Le groupe IAG a vu son offre de rachat de la compagnie aérienne Aer Lingus repoussée la semaine dernière car sous-évaluée, le deuxième échec du même style après la tentative de la low cost Ryanair. Le groupe né de la fusion de British Airways et Iberia a été contraint de confirmer son offre de rachat de la compagnie nationale irlandaise après un article paru dans le Financial Times, Aer Lingus de son côté expliquant que l’offre déposée le 14 décembre 2014 avait été rejetée deux jours plus tard par son conseil d’administration. Elle parle d’une « approche préliminaire, hautement conditionnelle et non-contraignante de la part d’IAG », l’offre ayant « sous-estimé la valeur de l’entreprise comme ses perspectives ». IAG aurait mis 860 millions de livres sur la table pour prendre le contrôle d’Aer Lingus, dont l’action a gagné 8,8% après l’annonce – soit une valeur boursière d’environ 783 millions de livres (un milliard d’euros). Rappelons qu’Aer Lingus détient 24 créneaux à l’aéroport de Londres-Heathrow, et qu’elle avait accueilli en son temps un jeune pilote nommé Willie Walsh, devenu directeur général avant d’être recruté en 2005 par British Airways – il est aujourd’hui PDG d’IAG. Le gouvernement irlandais détient 25,1% du capital d’Aer Lingus (deuxième actionnaire derrière Ryanair avec 29,8%), et a dit à plusieurs reprises être prêt à céder sa participation à un juste prix. La low cost avait tenté de s’en emparer à trois reprises, mais avait échoué après un veto des autorités européennes de la concurrence ; elle devrait en outre savoir d’ici la fin du mois si la Grande Bretagne l’obligera à vendre ses actions et ne garder que 5% du capital d’Aer Lingus, toujours au nom de la concurrence. Un argument qui compliquerait sûrement la tâche d’IAG, dont le communiqué explique d’ailleurs qu’il « n’existe aucune certitude qu’une autre proposition sera formulée à l’avenir ».