Les opérations de recherche ont repris mardi pour tenter de localiser l’Airbus A320 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia, disparu dimanche avec 162 personnes à bord lors du vol QZ8501 entre Surabaya et Singapour. Une zone de quelques 156.000 km² a été définie au sud-ouest de Bornéo pour les trente navires et vingt avions ou hélicoptères impliqués dans les recherches ce 30 décembre 2014, les moyens mis à disposition par l’Indonésie, la Malaisie, Singapour et l’Australie devant recevoir dans la journée le renfort du destroyer américain USS Sampson. La Chine, la Thaïlande, la France, la Corée du Sud et la Nouvelle Zélande ont également proposé leur aide. La probabilité que l’avion, qui transportait 155 passagers et sept membres d’équipage dont le copilote français, repose « au fond de la mer » (peu profonde dans cette région) reste mise en avant par les autorités indonésiennes. Mais les espoirs créés hier par la découverte de « débris » et de « nappes de pétrole » ou l’audition d’un « faible ping » ont été vite éteints par l’agence indonésienne de recherches et de secours Basarnas (Badan Sar Nasional), qui a pris la direction des opérations. Mardi matin, les recherches ont été étendues à la terre ferme, après un rapport non confirmé de colonne de fumée aperçue sur une île de la province de Bangka-Belitung. air-journal_AirAsia QZ8501 carte recherchePeu de nouveaux faits ont été rendus publics depuis hier sur la disparition de l’A320 d’Indonesia AirAsia. On sait cependant que la low cost ne « souscrit pas » à ACARS (Aircraft Communication Addressing and Reporting System), système qui permet l’envoi d’informations techniques par l’avion vers le centre opérationnel d’une compagnie, et selon un porte-parole de General Electric l’A320 n’en était pas équipé. Côté communications, la demande de changement d’altitude a été formulée par les pilotes à 6h12, mais la réponse donnée par le contrôle aérien indonésien à 6h14 (FL340 et non FL380 comme requis, en raison du trafic) n’a pas fait l’objet d’une confirmation orale – l’avion a disparu des écrans radar à 6h18. Sept autres avions se trouvaient dans la zone à ce moment, et aucun n’a rencontré de difficultés. Aucun signal de détresse n’a été émis par l’équipage. Le commandant de bord indonésien avait passé dix ans dans l’armée de l’air (F5 puis F16) avant de rejoindre l’aviation civile ; il avait depuis accumulé 20.537 heures de vol, dont 6100 avec Indonesia AirAsia. Les premières rumeurs ont cependant fait leur apparition hier, avec tout d’abord l’hypothèse d’une vitesse insuffisante basée sur ce qui est présenté par une capture d’écran d’AirNav Indonesia : elle montrerait que la vitesse de l’A320 par rapport au sol était tombée de 470 à 353 nœuds lors de son ascension. Ce qui est interprété comme les prémices d’un décrochage, selon le scénario vécu par l’A330-200 d’Air France lors du vol AF447 entre Rio de Janeiro et Paris. Et accréditerait la possibilité du mauvais temps comme facteur seulement contributif à l’accident et non principal, suivi par une erreur de pilotage. La possibilité d’un détournement ou d’une attaque terroriste n’est pour l’instant pas retenue. On retiendra aussi que le cours de l’action d’AirAsia a dévissé lundi de 12,5% à la Bourse de Kuala Lumpur avant de terminer à -8,5%. La low cost a pour « premier réassureur » la compagnie d’assurance Allianz (via sa division Allianz Global Corporate ans Specialty, AGCS). Le dernier crash mortel d’un A320 a eu lieu en 2008 (avion loué par XL Airways Germany près de Perpignan, lors d’un vol d’essai avant son retour au propriétaire Air New Zealand ; sept morts). aj_AirAsia a320