Les recherches ont repris par mauvais temps mercredi pour tenter de localiser l’épave du vol QZ8501 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia, disparu dimanche entre Surabaya et Singapour avec 162 personnes à bord. Six corps, dont celui d’une hôtesse de l’air, et des débris ont pu être récupérés hier par la marine indonésienne. Quatre jours après la disparition de l’Airbus A320 de la filiale indonésienne d’AirAsia, le mauvais temps est de retour sur la zone où six corps, une valise et des débris comprenant une porte de sortie de secours, des bouteilles d’oxygène et un gilet de sauvetage ont été repérés hier. Même si le vent, la pluie, les vagues et les courants risquent de compliquer la tâche des équipes de recherches ce 31 décembre 2014, des plongeurs sont venus s’ajouter à la trentaine de bateaux et la vingtaine d’avions et hélicoptères déjà déployés. Les recherches se concentrent désormais là où les traces du crash ont été découvertes, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de la dernière position enregistrée du vol QZ8501. Les contrôleurs aériens avaient perdu tout contact avec l’avion moins d’une heure après son départ de l’aéroport de Surabaya-Juanda. La diffusion par les télévisions indonésiennes d’images de corps flottant à la surface a provoqué des scènes de détresse parmi les familles des victimes, réunies à Surabaya depuis l’accident. Elles devraient être transférées aujourd’hui vers la ville de Pangkalan Bun dans l’île de Bornéo, afin de participer à l’identification des victimes. Le PDG d’AirAsia Tony Fernandes a déclaré avoir « le cœur plein de tristesse pour toutes les familles du vol QZ8501 », tandis que le président indonésien Joko Widodo annonçait que la compagnie allait verser immédiatement verser des avances financières aux familles. Rappelons que les 162 victimes incluent sept membres d’équipages, tous indonésiens sauf le copilote français, et 155 passagers dont trois Sud-Coréens, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien. L’Agence indonésienne de recherches et de secours Basarnas (Badan Sar Nasional), avait été obligée hier d’infirmer les informations portant sur 40 corps repérés, fournies par des militaires et abondamment reprises par les médias. Son chef Henry Bambang Soelistyo a précisé que les traces de l’avion avaient été découvertes 190 kilomètres au sud de Pangkalan Bun, la profondeur de la mer de Java à cet endroit étant de l’ordre de 30 mètres, et qu’une « ombre ayant la forme d'un avion » a également été aperçue au fond de la mer. Ce qui devrait faciliter la récupération des enregistreurs de vol, seuls à même d’expliquer le déroulement du drame. Singapour a envoyé hier deux robots sous-marins de repérage des signaux émis par les boîtes noires. Fidèle à la tradition, Indonesia AirAsia a retiré hier les numéros de vol QZ8501 et QZ8502 (le trajet retour entre Singapour et Surabaya), les quatre rotations hebdomadaires sur cette route étant renommées QZ678/679. Airbus a de son côté publié un communiqué suite à la confirmation par les autorités indonésiennes de la localisation de l’A320 MSN3648 (immatriculé PK-AXC). Exprimant ses condoléances à « tous ceux qui ont été affectés par la perte de l’avion », l’avionneur rappelle que toutes les communications sur l’accident passeront par les autorités indonésiennes, et que le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses français sera impliqué dans l’enquête (deux enquêteurs sont déjà sur place). L’ancien directeur du BEA Jean-Paul Troadec s’est exprimé hier sur RTL, affirmant que l’envoi en temps réel des données de l’appareil est « quasi-irréalisable » : cela « couterait trop cher, encombrerait les fréquences radios et il y aurait aussi un problème de confidentialité et de sécurité », a-t-il déclaré. Le principe est réclamé à corps et à cris, principalement par les médias, depuis la disparition toujours inexpliquée du vol MH370 de Malaysia Airlines en mars dernier (239 victimes). Outre l’Indonésie et Singapour, des moyens de recherche ont été déployés par la Malaisie, l’Australie, la Corée du Sud et les USA (qui tiennent deux navires de guerre à disposition), afin de couvrir la zone de recherches de 18.520 km² ; la Chine a de son côté dépêché une frégate.