De nouveaux moyens acoustiques seront utilisés vendredi pour tenter de localiser l’épave du vol QZ8501 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia, disparu dimanche entre Surabaya et Singapour avec 162 personnes à bord. Seize corps ont été récupérés à ce jour, et la première victime identifiée, une passagère indonésienne, a été enterrée. Pluie, rafales à 40 km/h et creux de cinq mètres ont entravé les opérations de recherche le 1er janvier 2015 dans la mer de Java au sud de l’île de Bornéo, quelques 19 navires et neuf avions et hélicoptères ainsi que des plongeurs tentant toujours de retrouver l’épave de l’Airbus A320. Ce vendredi matin, une zone de 5400 km² décrite comme « la plus probable » où retrouver le fuselage par l’amiral Abdul Aziz Jaafar, sera particulièrement scrutée par trois bateaux dont un de la société Fugro déjà impliquée dans les recherches du vol MH370 de Malaysia Airlines ; ils sont tous équipés pour la recherche sous-marine (« pinger locator » et sonars « side-scan »). Henry Bambang Soelistyo, le directeur de l’Agence indonésienne de recherches et de secours Basarnas (Badan Sar Nasional), a déclaré espérer localiser l’avion « d’ici dimanche » avec « les moyens existants, les calculs et les tactiques que nous avons ». Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) français a précisé hier que ses enquêteurs et leurs homologues indonésiens et singapouriens, « équipés de moyens de détection comprenant notamment des hydrophones en vue de localiser les balises acoustiques des deux enregistreurs de vol (enregistreur phonique, Cockpit Voice Recorder, CVR et enregistreur de paramètres de l'avion, Flight Data Recorder, FDR) », seront acheminés sur place ce matin. Sept nouveaux corps ont été repêchés ce matin, portant le total à 16 dont celui d’une hôtesse de l’air. Parmi les 162 personnes à bord de l'avion d’Indonesia AirAsia se trouvaient 155 Indonésiens (dont six membres d’équipage), le copilote français, trois Sud-Coréens, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien. L’avion d’Indonesia AirAsia a disparu des écrans du contrôle aérien indonésien le 28 décembre 2014, moins d’une heure après son départ de l’aéroport de Surabaya-Juanda, le pilote ayant demandé à changé de trajectoire et d’altitude pour éviter des orages. La première victime identifiée, Hayati Lutfiah Hamid, a été enterrée hier à Surabaya, son corps ayant été remis aux membres de la famille devant le CEO d’AirAsia Indonesia en pleurs, Sunu Widyatmoko. Une autre a été identifiée ce matin, l’hôtesse de l’air Khairunnisa Haidar. Air-journal_Airasia A320_SharkletDe nombreux experts ont mis en avant-hier la théorie d’une tentative d’amerrissage, l’A320 étant ensuite retourné et coulé par les vagues. Ils en veulent pour preuve la porte de sortie de secours et le toboggan d’évacuation déplié, repêchés intacts. Ce qui entraine des questions sur l’ELT (transmetteur de localisation d’urgence) qui ne s’est pas déclenché, une possibilité si l’impact de l’amerrissage est faible, mais aussi sur l’absence de tout message d’urgence émis par les pilotes. Le crash du vol QZ8501 entraine bien sûr une attention toute particulière sur tout incident affectant la low cost AirAsia. Dernier exemple en date, la suspension de l’un de ses pilotes qui venait d’effectuer un vol entre Jakarta et Bali : des traces de morphine ont été détectées lors d’un contrôle anti-drogue aléatoire, le CEO d’Indonesia AirAsia confirmant la nouvelle mais précisant que le pilote « venait de sortir de l’hôpital » et qu’il prenait « de l’Actifed ». L’homme ne prendra plus les commandes d’un avion « en attendant une enquête approfondie », le dirigeant estimant toutefois que les tests préliminaires seront complétés par de nouveaux examens aujourd’hui. Les tests de 41 autres employés d’AirAsia menés hier ont tous été négatifs.