L’agence en charge des recherches pour localiser l’épave du vol QZ8501 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia, disparu le 28 décembre entre Surabaya et Singapour avec 162 personnes à bord, a confirmé mercredi avoir trouvé la queue de l’Airbus A320, relançant l’espoir d’une remontée rapide des enregistreurs de vol. Deux nouveaux corps ont été repêchés hier, et deux autres débris de grande taille repérés Le onzième jour de recherches ce 7 janvier 2015 était bien parti pour ressembler aux précédents, vagues et forts courants après une brève accalmie le matin ayant finalement empêché mardi les plongeurs d’accéder aux débris de l’A320 déjà repérés. Mais l’Agence indonésienne de recherches et de secours Basarnas (Badan Sar Nasional) a confirmé mercredi matin que l’un des débris était bien la queue de l’avion, et devenait du coup la priorité numéro un des recherches : c’est là que se trouvent l’enregistreur de conversations du cockpit (Cockpit Voice Recorder, CVR) et l’enregistreur de paramètres de l'avion (Flight Data Recorder, FDR), seuls à même d’expliquer les circonstances de la catastrophe qui n’a fait aucun survivant. L’absence de signal émis par les balises ULB fait cependant penser que les boîtes noires pourraient être « enfouies dans la vase ». Il leur reste en principe une autonomie d’une vingtaine de jours. Deux corps supplémentaires ont été récupérés hier dans la mer de Java au sud de l’île de Bornéo, portant le total à 39 – dont seize victimes identifiées. Le navire américain USS Fort Worth a d’autre part annoncé avoir repéré au sonar deux objets métalliques de grande taille à une trentaine de mètres de profondeur, mais sans pouvoir les identifier. Cinq autres avaient déjà été découverts. Comme les jours précédents, la zone de recherche a été étendue vers l’est mercredi matin pour tenir compte des courants, mais celle concernant uniquement les recherches sous-marines ne couvrirait plus que 137 km² selon le chef de la marine malaisienne. Si la low cost s’est abstenue de tout commentaire sur l’enquête depuis l’accident du 28 décembre, son PDG Tony Fernandes est sorti hier de sa réserve après avoir été accusé par le ministre indonésien des transports d’avoir « admis » qu’Indonesia AirAsia ne disposait pas de permis pour voler le dimanche : « nous avions tous les droits nécessaires » pour voler entre l’aéroport de Surabaya-Juanda et Singapour-Changi, a-t-il déclaré via un communiqué, « et nous avions les permis pour voler 7 fois par semaine, accordés à la fois par Singapour et l’Indonésie ». Le PDG explique l’imbroglio par une erreur purement administrative, ajoutant que l’enquête du ministère des transports « sur la coordination entre les aéroports et le coordinateur des créneaux de vols » (en l’occurrence AirNav Indonesia) est « une bonne chose ». Et il recommande l’adoption d’un système informatisé intégré « comme à Singapour », afin que « tout le monde soit sur la même page ». La suspension de la route n’est pas remise en cause par AirAsia. A défaut d’informations fournies par les boîtes noires, la théorie prévalente reste celle de la mauvaise météo comme élément déclenchant du crash du vol QZ8501. L'avion d’Indonesia AirAsia (dans lequel se trouvaient 155 Indonésiens dont six membres d’équipage, le copilote français, trois Sud-Coréens, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien) avait demandé à modifier sa trajectoire à l’approche d’une zone orageuse, avant de disparaitre des écrans radar du contrôle aérien.