La compagnie aérienne Aer Lingus a repoussé une nouvelle offre de rachat de la part du groupe IAG (International Airlines Group), offre pourtant augmentée par rapport à la première. Après avoir repoussé en décembre dernier une tentative de la low cost Ryanair puis une autre du groupe né de la fusion de British Airways et Iberia, le conseil d’administration de la compagnie nationale irlandaise a confirmé le 9 janvier 2015 avoir repoussé la nouvelle offre d’IAG, augmentée de 10 centimes d’euros à 2,40 euros par action. La rumeur de ce rejet avait suffi vendredi après-midi à faire bondir de 9,5% le cours de l’action d’Aer Lingus à la bourse de Dublin, pour atteindre 2,50 euros. Le groupe a déclaré vendredi n’avoir « aucune certitude » sur la présentation d’une nouvelle offre, les deux premières étant de toute façon soumises à « certaines conditions » ; son intérêt marqué pour Aer Lingus coïncide avec une décision imminente de la Cour d’appel, qui doit se prononcer sur l’ordre donné à Ryanair, actionnaire d’Aer Lingus à hauteur de 29,9%, de réduire sa part du capital à 5% par les autorités britanniques de la concurrence. Le gouvernement irlandais détient 25,1% du capital d’Aer Lingus (deuxième actionnaire derrière Ryanair), et a dit à plusieurs reprises être prêt à céder sa participation à un juste prix. La low cost avait tenté de s’en emparer à trois reprises, mais avait échoué après un veto européen – là encore au nom de la concurrence. Rappelons qu’Aer Lingus détient 24 paires de créneaux à l’aéroport de Londres-Heathrow (42 pour IAG), et qu’elle avait accueilli en son temps un jeune pilote nommé Willie Walsh, devenu directeur général avant d’être recruté en 2005 par British Airways – il est aujourd’hui PDG d’IAG.