Les enquêteurs ont commencé à récupérer les données des enregistreurs de vol de l’Airbus A320 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia, tombé en mer de Java le 28 décembre entre Surabaya et Singapour avec 162 personnes à bord. Plus de vingt navires continuent de rechercher le reste des débris de l’avion, ainsi que les corps : 48 ont été remontés à la surface à ce jour, dont 39 identifiés. L’Agence indonésienne de recherches et de secours Basarnas (Badan Sar Nasional) a confirmé hier soir la récupération de l’enregistreur des conversations du cockpit (CVR), au lendemain de celle de l’enregistreur des données de vol (FDR), et leur envoi à Jakarta. Le Comité national de la sécurité des transports (KNKT) est en charge de leur analyse, avec l’aide d’Airbus et du BEA français. Il faudra patienter quelques jours pour disposer d’une vision préliminaire de toutes ces données, et donc avoir des indications sur le déroulement du crash. Mais aucun rapport officiel n’est attendu avant au moins un mois. Et si les boîtes noires peuvent révéler la séquence des évènements qui a conduit à l’accident du vol QZ8501, il faudra infiniment plus de temps pour expliquer précisément pourquoi l’avion a disparu des écrans radar 42 minutes après son décollage de l’aéroport de Surabaya-Juanda, après que les pilotes ont demandé à modifier leur trajectoire alors qu’ils approchaient d’une zone orageuse. Quelques 23 navires ont repris ce 14 janvier 2015 les recherches au sud de l’île de Bornéo, la récupération des victimes restant leur objectif principal. Les plongeurs essaieront en particulier d’identifier un objet repéré par des sonars à environ 3 kilomètres de la queue de l’A320 et à 30 mètres de profondeur, qui pourrait être une partie du fuselage – dans lequel la plupart des passagers seraient encore coincés. Un des réacteurs aurait aussi été localisé hier, mais aucun nouveau corps n’a été retrouvé ; 39 des 48 victimes récupérées à ce jour ont été identifiées. Le PDG d’AirAsia Tony Fernandes a envoyé hier un courriel à tous les clients de la compagnie, expliquant que les dernières semaines « ont été les plus dures de ma vie depuis que j’ai lancé AirAsia il y a 13 ans ». « Je voulais vous contacter et vous remercier pour le soutien chaleureux que vous nous avez apporté. Vos messages d’amour et d’encouragements ont renforcé notre volonté d’être encore meilleur. Nous vous communiquerons des mises à jour au fur et à mesure de l’enquête. Soyez assurés de notre engagement à revoir et améliorer nos produits et nos services, nous sommes plus que jamais concentrés sur le but de vous offrir ce qui se fait de mieux. Même dans nos moments les plus sombres, nous continuerons à être les meilleurs au monde, et être encore meilleur pour vous. Avec moi et les 17 000 AirAsia Allstars, nous vous demandons de prier pour les membres des familles et les êtres aimés de tous ceux qui se trouvaient à bord du vol QZ8501. Love, Tony ». Le message se termine avec le hashtag #togetherwestand. Tony Fernandes avait tout de suite après le drame endossé la responsabilité de l’accident. Toujours à la poursuite des « tricheurs » sur les créneaux de vol, le ministère indonésien des transports a annoncé hier vouloir en finir avec la course au prix le plus bas sur les vols intérieurs. Il souhaite instaurer un tarif moyen sur ces routes, les compagnies aériennes ne pouvant proposer des prix inférieurs de plus de 40% à ce tarif. Selon le ministre Ignasius Johan, « si les prix sont trop bas, il y a de nombreuses choses qui ne peuvent pas être réalisées » notamment en matière d’amélioration de la sécurité. « Nous voulons que le secteur aérien soit en bonne santé, sans prix bas », a-t-il ajouté. Rappelons que la low cost AirAsia n’avait jamais connu d’accident grave avant le crash du vol QZ8501.