La compagnie aérienne Air France convoquera le mois prochain un comité d’entreprise extraordinaire pour présenter aux syndicats de nouvelles mesures d’économies, qui pourraient inclure des réductions d’effectifs supplémentaires. Si l’annonce par Le Figaro de 5000 suppressions d’emplois a été niée par la compagnie nationale, sa mauvaise situation financière ne fait aucun doute, et n’a pas été arrangée par la grève de quinze jours de ses pilotes en septembre dernier. Un état des lieux sera tout d’abord présenté aux représentants du personnel dès le 22 janvier 2015, le détail des mesures envisagées étant programmé lors d’un CCE extraordinaire le 5 février. La compétitivité est au cœur du problème, ce que le PDG d’Air France Frédéric Gagey a rappelé aux syndicats en comparant ses performances à celles de ses rivales comme Lufthansa ou British Airways, qui seraient de 40 à 50% plus efficaces. Il est probable que des annonces soient faites sur l’emploi, mais aussi sur le coût des escales ou les lignes non rentables – Le Monde estimant que rien ne sera bouclé avant la fin du premier semestre. Rappelons que le plan Transform 2015 avait déjà abouti à la suppression de 8000 emplois (il reste environ 96 000 employés chez Air France-KLM). Le groupe de l’alliance SkyTeam doit présenter ses résultats financiers annuels le 19 février prochain, mais avait lancé le 18 décembre un troisième avertissement, révisant à la baisse son objectif d’excédent brut d’exploitation (EBITDA) sur 2014 « pour un montant supplémentaire de 200 millions d’euros par rapport aux objectifs communiqués les 8 juillet et 8 octobre derniers ». Il expliquait alors que les conséquences de la grève des pilotes en septembre (qui a coûté plus de 400 millions d’euros) l’obligeront à modifier sa stratégie les deux prochaines années, sans toutefois remettre en cause le plan Perform 2020. La faiblesse persistante de la recette unitaire sur plusieurs marchés long-courriers, « observée depuis l’été et qui se prolonge sur les premiers jours de décembre », était également invoquée. Le PDG Alexandre de Juniac avait alors annoncé un durcissement du plan Perform 2020, avec réduction à la fois des coûts et des investissements.