Un premier examen des boîtes noires du vol QZ8501 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia, tombé en mer le 28 décembre entre Surabaya et Singapour avec 162 personnes à bord, a permis aux enquêteurs d’écarter « jusque là » la thèse d’un attentat. L’écoute de l’enregistreur des conversations du cockpit (CVR) de l’Airbus A320 de la filiale indonésienne d’AirAsia n’a révélé aucune menace, a déclaré le 19 janvier 2015 le KNKT (comité national de sécurité des transports) à Jakarta : aucune autre voix que celle des pilotes n’est audible, écartant a priori la présence d’un terroriste dans le cockpit, et les enquêteurs n’ont entendu ni explosion, ni tirs d’armes à feu. Ce qui permet à leur chef d’affirmer que « sur cette base, nous pouvons écarter pour l’instant la possibilité d’un acte terroriste » : pour Andreas Hananto, l’enregistrement indique que dans cette « situation critique, le pilote était occupé à la manœuvre de l’avion ». L’intégralité des conversations a été écoutée mais seulement la moitié retranscrite, précisait hier le KNKT, les deux heures d’enregistrement incluant la fin d’un vol précédent et les premières 42 minutes du vol QZ8501. Des alarmes et autres « bruits mécaniques » sont également audibles vers la fin de l’enregistrement et devront être filtrés, selon les enquêteurs qui sont assisté par du personnel envoyé par le BEA français, la Chine et Singapour. Mais citant la loi indonésienne, le KNKT s’est refusé à divulgué les derniers mots prononcés dans le cockpit avant que l’avion ne s’écrase en mer de Java. Aucune indication n’a été fournie sur l’analyse de l’enregistreur des données de vol (FDR). Un rapport préliminaire pourrait être rendu public en début de semaine prochaine, le rapport final n’étant pas attendu avant environ un an. air-journal_AirAsia crash QZ8501 tailDe nouveaux débris dont des sièges ont été récupérés hier, mais le nombre de corps retrouvés est resté à 53 – 45 victimes ayant été identifiées à ce jour. L'avion d’Indonesia AirAsia transportait 155 Indonésiens dont six membres d’équipage, le copilote français, trois Sud-Coréens, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien. Il avait demandé à modifier sa trajectoire à l’approche d’une zone orageuse, avant de disparaitre des écrans radar du contrôle aérien 42 minutes après son décollage. L’enquête des autorités indonésiennes sur les créneaux de vol octroyés ou pas aux compagnies aériennes du pays a connu un nouveau retournement : Indonesia AirAsia a reconnu une « négligence administrative » sur la modification des jours d’opération sur la route Surabaya – Singapour. La low cost explique que sa « demande verbale » de modifier les jours de décollage n’avait « apparemment » pas été transmise par écrit au ministère des transports (alors que Singapour avait été mise au courant selon les règles). On rappellera que sa licence d’opération sur la liaison en question a été suspendue, ainsi que plusieurs fréquences sur des lignes intérieures ; Lion Air, sa filiale Wings Air et la petite compagnie régionale Susi Air ont subi des mesures similaires. Onze officiels de la direction générale du transport aérien ont été suspendus, dont un inspecteur principal des opérations. Le gestionnaire des aéroports Angkasa Pura a déjà muté deux officiels, et celui du contrôle aérien AirNav quatre. Un nouveau système informatisé d’attribution des créneaux sera mis en ligne le mois prochain, ce qui devrait diminuer voire éliminer les problèmes de ce genre, a précisé le ministre des transports.