Le comité national de sécurité des transports indonésien (KNKT), en charge de l’enquête sur le crash du vol QZ8510 de la compagnie aérienne low cost Indonesia AirAsia avec 162 personnes à bord le 28 décembre entre Surabaya et Singapour, a annoncé mercredi que le rapport préliminaire ne sera pas rendu public. Le président du KNKT Tatang Kurniadi a fait cette déclaration surprenante le 21 janvier 2015 à Jakarta, sans donner plus de précision. Le rapport préliminaire sur l’accident de l’Airbus A320 est censé être remis trente jours après les faits à l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile Internationale (ICAO), soit en début de semaine prochaine. Difficile cependant de ne pas rapprocher cette annonce de celle faite hier par le ministre des transports, qui affirmait sur la base de données radars que l'avion était monté à une vitesse excessive, avant de décrocher puis de tomber dans la mer de Java. Lors d’une audition devant le Parlement, Ignasius Jonan expliquait mardi que « dans les dernières minutes, l'avion est monté à une vitesse supérieure à la normale. Il a soudain dépassé la vitesse limite à laquelle il pouvait monter. Ensuite, il a décroché », une vitesse d’ascension de « 6000 pieds par minute » étant citée. On rappellera que l’Agence indonésienne de recherches et de secours Basarnas (Badan Sar Nasional) avait déjà été forcée de contredire les déclarations « prématurées » d’officiels du ministère des transports sur les circonstances de l’accident. Les enquêteurs du KNKT continuent mercredi le décryptage des enregistreurs de vol, une première écoute des conversations du cockpit n’ayant dévoilé a priori aucun signe d’attentat terroriste. Les plongeurs tentent de nouveau de s’approcher le fuselage de l’avion, mais font toujours face à une mauvaise météo empêchant toute tentative de le remonter à la surface. De nouveaux débris sont récupérés chaque jour, mais le nombre de corps retrouvés reste à 53 – 45 victimes ayant été identifiées à ce jour. L'avion d’Indonesia AirAsia transportait 155 Indonésiens dont six membres d’équipage, le copilote français, trois Sud-Coréens, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien. Il avait demandé à modifier sa trajectoire à l’approche d’une zone orageuse, avant de disparaitre des écrans radar du contrôle aérien 42 minutes après son décollage. La thèse du mauvais temps avait été avancée dès le début de l’enquête.