Le Syndicat des Compagnies Aériennes Autonomes (SCARA) estime que les propositions d’augmentation tarifaire dévoilées par Aéroports de Paris pour les années 2016-2021 sont « proprement assassines pour le pavillon français ». Syndicat professionnel regroupant des compagnies aériennes françaises basées en métropole et dans les territoires ultra-marins (hors groupe Air France) ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire, le SCARA a pris connaissance des propositions d’ADP pour les cinq ans à venir : une augmentation de ses tarifs de 1,75 % au dessus de l'inflation, soit « une ponction supplémentaire cumulée de près de 400 millions d'euros sur les compagnies aériennes ». Il explique dans un communiqué que cette proposition d’augmentation « ne tient, une fois de plus, aucun compte des difficultés économiques et financières des compagnies aériennes », et va à l'encontre des « recommandations du rapport Le Roux qui précise au sujet d'Aéroports de Paris que l'objectif doit résolument être un gel, et à terme une baisse du niveau des redevances ». Rappelons que le SCARA compte parmi ses membres Aigle Azur, Air Austral, Air Caraïbes, Air Corsica, Air Méditerranée, Air St Pierre, Air Tahiti Nui, Corsair International, Europe Airpost, XL Airways France ainsi qu’Atlantique Air Assistance et AMC Group. Il représente actuellement 7 000 emplois directs et deux milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Le SCARA rappelle avoir alerté depuis plusieurs années Aéroports de Paris et les pouvoirs publics sur la « charge démesurée et pénalisante » que font peser les augmentations de redevances aéroportuaires sur les compagnies aériennes françaises. Ces « augmentations incessantes d'Aéroports de Paris s'inscrivent dans un contexte du transport aérien où, d'un côté, les compagnies aériennes françaises font face à d'importantes difficultés financières et où, de l'autre côté, ADP enregistre chaque année des résultats financiers très largement positifs qui s'élèvent à plus de 1,5 milliard d'euros cumulés sur la période du Contrat de Régulation Economique en cours ». Le SCARA, lors de la prochaine commission consultative aéroportuaire qui sera convoquée prochainement pour recueillir formellement l'avis des compagnies aériennes clientes d'Aéroports de Paris sur le sujet, récusera cette demande d'augmentation en démontrant que le programme d'investissements d'Aéroports de Paris « ne nécessite nullement une augmentation des redevances ». Un « réexamen des investissements envisagés, notamment en termes de solutions techniques à adopter, des efforts plus importants en matière de gestion interne, une affectation directe des revenus tirés des services annexes vendus par ADP (commerces en aérogare, parkings automobiles, immobilier de bureau sur les plateformes aéroportuaires...) rendus possibles uniquement par l'existence des compagnies aériennes sur les plateformes aéroportuaires », sont autant de solutions que le SCARA saura faire valoir pour obtenir un gel, voire une diminution des redevances aéroportuaires. Selon le SCARA, le niveau des redevances aéroportuaires payées par les compagnies aériennes à Aéroports de Paris a progressé de 30% entre 2006 et 2013, alors que l'inflation était limitée à 11% dans le même temps. Le cours de l'action d'Aéroports de Paris est passé de 59€ à 98€ soit une augmentation de 66%. Parallèlement, le chiffre d'affaires d'Aéroports de Paris a augmenté de 43% (de 1914 millions d'euros en 2005 à 2754 millions d'euros en 2013) et le résultat net est passé de 180 millions d'euros en 2005 à 304 millions en 2013 soit une augmentation de 69%.