Le renforcement du plan Vigipirate dans les aéroports français se traduira dès le mois de mars par des contrôles accrus des bagages cabines, le registre des passagers devant lui être mis en place à la rentrée. Les attentas terroristes de janvier ont conduit au relèvement du plan Vigipirate au niveau Alerte attentats, mais les aéroports n’avaient jusque-là pas fait l’objet de nouvelles mesures puisque bénéficiant déjà d’un niveau « très élevé », a expliqué Paul Schwach, adjoint au directeur général de l'aviation civile et directeur du transport aérien à la DGAC, lors d’une réunion du BAR France (Board of Airlines Representatives, représentant les compagnies aériennes hexagonales. Mais cela va changer, à commencer par les passagers qui « subiront » dès le 1er mars un renforcement du contrôle des bagages cabines : fouilles aléatoires, passage au détecteur d’explosif – une réponse à ce que l’Europe considère comme la principale menace pour le transport aérien, les explosifs improvisés. Cette mesure sera la seule à avoir un impact direct sur les voyageurs, qui devront s’attendre à des passages plus lents aux points de contrôles. Autre mesure prévue, un renforcement de la sécurité dans les aéroports étrangers où la DGAC aura détecté « un niveau de sureté trop faible. C’est quelque chose de nouveau et d'assez délicat à mettre en œuvre du fait de l'extraterritorialité », souligne M. Schwach au Quotidien du Tourisme. Les plateformes africaines sont particulièrement visées, ajoute-il ; on pense par exemple aux ennuis récemment rencontrés par Air France à l’aéroport de Nouakchott. Il faudra sans doute attendre septembre 2015 pour voir la mise en place effective d’un registre français des passagers, le fameux PNR (Passenger Name Record) déjà utilisé aux Etats-Unis mais dont l’efficacité fait débat – sans oublier son incompatibilité apparente avec la Charte européenne des droits fondamentaux. Le PNR recenserait 42 informations allant de l’adresse aux préférences alimentaires en passant par les détails des cartes de crédit, sur tous les passagers arrivant ou quittant l’Europe ; le tout serait conservé pendant 5 ans et accessible aux organismes luttant contre le terrorisme sur le continent. Rappelons que l’Union Européenne autorise déjà la communication de ces informations pour les vols vers les USA, le Canada et l’Australie ; 14 de ses membres auraient commencé à constituer un PNR au niveau national. Le syndicat de pilotes SNPL France ALPA a déjà communiqué sa satisfaction sur les déclarations de la DGAC et la mise en place dans les aéroports de « mesures ciblées et adaptées permettant d’accroître et de renforcer le niveau de sûreté de nos avions en collaboration avec les compagnies aériennes ».