La compagnie aérienne SriLankan Airlines devrait effectuer dimanche prochain ses derniers vols à l’aéroport d’Hambantota-Mattala Rajapaksa (MRIA), abandonné officiellement pour des raisons de rentabilité. Le nouveau gouvernement a désigné la plateforme comme l’un des exemples les plus visibles de corruption entre le précédent pouvoir et la Chine. Un communiqué de la compagnie nationale du Sri Lanka a expliqué que la fermeture de ses vols vers l’aéroport, situé à 35 minutes de vol de la capitale Colombo, était due au fait que « son utilisation comme escale sur les routes vers Djeddah, Pékin et Shanghai n’est plus viable commercialement ». SriLankan Airlines va « rationaliser ses opérations à MRIA et augmenter ses capacités sur d’autres routes à plus forte demande vers le Moyen-Orient, tout en réduisant celles moins performantes comme par exemple celle vers Moscou-Domodedovo ». La liaison Colombo – Mattala a elle aussi disparu de son système de réservation. Pour la compagnie, ces changements devraient se traduire par des économies de l’ordre de 18 millions de dollars par an. Inauguré en 2013 et ayant coûté au minimum 210 millions de dollars largement financés par la Chine, l’aéroport d’Hambantota-Mattala Rajapaksa avait une capacité initiale d’un million de passagers par an, avec des visée d’expansion pour atteindre les 5 millions en 2015. Mais outre la compagnie de l’alliance Oneworld (dont le chairman Nishantha Wickramasinghe, beau-frère du président sri-lankais sortant, a démissionné), il n’a attiré depuis que la low cost Flydubai depuis Dubaï et de Rotana Jet depuis Abou Dhabi-al Bateen (Air Arabia a déjà jeté l’éponge). Ces dernières n’ont pas encore annoncé de décision quant à leur avenir à MRIA. Classé en catégorie F (apte à recevoir les Airbus A380), l’aéroport dispose d’une piste de 3500 mètres, de dix emplacements de stationnement pour les avions et de deux portes d’embarquement avec passerelles. Il espérait aussi séduire les transporteurs de fret DHL, Fedex ou UPS, avec un projet de jusqu’à 150 000 tonnes de fret par an en 2015. Le nouveau ministre de l’aviation a enjoint SriLankan Airlines d’ajuster ses opérations « pour se concentrer sur des services durables commercialement », mais aussi de lancer une revue critique de l’ensemble de son réseau. Mais le mot d’ordre est clair au niveau du gouvernement : il veut réduire la présence de la Chine dans l’économie de la nation « afin de diminuer une corruption gargantuesque », le ministre des finances Ravi Karunanayake accusant certains membres du gouvernement précédent ou de la famille du président sortant d’avoir empoché « 4 ou 5% des 8% d’intérêts consentis par le régime sur les prêts accordés par la Chine ».