La compagnie aérienne Jet Airways lancera fin mars une nouvelle liaison entre Mangalore et Abou Dhabi, sa 13e route vers la base de son actionnaire Etihad Airways. Et bien qu’elle a dévoilé son premier bénéfice trimestriel après sept autres dans le rouge, elle a repoussé aux calendes grecques la livraison de ses Boeing 787-9 Dreamliner. A partir du 29 mars 2015, la compagnie privée indienne proposera un vol quotidien entre l’aéroport de Mangalore dans le sud-ouest du pays et Abou Dhabi, opéré en Boeing 737-800 pouvant accueillir 16 passagers en classe Affaires et 138 en Economie. Les vols décolleront à 17h40 (arrivée 20h10) et repartiront des Emirats Arabes Unis le lendemain à 8h45 (arrivée 13h45). Jet Airways sera en concurrence sur cette route avec Air India Express, qui relie de son côté Mangalore à Dammam, Doha, Dubaï, le Koweït, Manama et Mascate. Jet Airways propose déjà des vols vers Abou Dhabi depuis douze autres villes indiennes, dont deux qui seront inaugurées le même jour (Ahmedabad et Pune). La multiplication des routes vers la base de son actionnaire permet à cette dernière de compléter son réseau vers l’Inde et de voir son réseau long-courrier alimenté depuis de nouveaux marchés. Mais elle entraine aussi un recul de Jet Airways sur ce même secteur long-courrier : elle a déjà « prêté » trois de ses Airbus A330-200 à Turkish Airlines, et huit de ses Boeing 777-300ER et A330 sont désormais utilisés par Etihad Airways. Quant aux dix Dreamliner attendus initialement en 2015, leur livraison a été d’abord reportée à l’année prochaine lors du passage du 787-8 au 787-9, et désormais à « pas avant 2017 ou 2018 », la compagnie préférant se concentrer sur l’utilisation de la flotte existante (sa commande de 50 737 MAX 8 attend toujours d’être confirmée). Jet Airways a dégagé au troisième trimestre de l’année fiscale en cours (octobre – décembre 2014) un bénéfice de 484 510 dollars, contre une perte de 45,9 millions à la même période l’année précédente. Une première après sept trimestres consécutifs de pertes, et les autres résultats sont à l’avenant : 5,8 millions de passagers (+10,8%), un revenu total progressant de +9,9%, une recette unitaire en hausse de 3%, un coefficient d’occupation qui gagne 5,2 points à 82,1%... Et selon le CEO Cramer Bell, « l’effet réel de la baisse du prix du pétrole » ne se fera sentir que pendant le trimestre en cours. Il rappelle aussi que c’est le premier trimestre prenant en compte l’unification de la marque, Jet Airways ayant mis fin à JetKonnect.