La compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle a enregistré ses premières pertes financières après sept années de profits nets, malgré des hausses sensibles du chiffre d’affaires, du trafic passager et du coefficient d’occupation. Et la Russie dontinue d'interdire le survol de son territoire pour ses vols long-courriers entre Oslo et Bangkok. La spécialiste norvégienne du vol pas cher a dévoilé une perte de 121 millions d’euros pour l’exercice 2014, alors qu’elle avait connu l’année précédente un bénéfice de 37 millions d’euros. Son chiffre d’affaires a pourtant progressé de +25,4% à 2,2 milliards d’euros, et elle a transporté 24 millions de passagers (+16%) ; son coefficient d’occupation a gagné 2,6 points à 80,8% sur des capacités en hausse de +35%, tirées par le long-courrier et à l’ouverture de bases à l’aéroport de Londres-Gatwick et en Espagne. Norwegian Air Shuttle explique le résultat négatif principalement par la faiblesse de la couronne norvégienne et la couverture carburant (79 millions d’euros de pertes), tandis que les problèmes de livraison des Boeing 787-8 Dreamliner l’ont obligé à louer des avions avec équipage, pour un coût de 30 millions d’euros. Le refus par les Etats-Unis d’ouvrir la porte aux avions de sa filiale irlandaise Norwegian Air International (NAI) a en outre coûté 13 millions d’euros, toujours en wet lease. Le PDG Bjorn Kjos reconnait que l’année 2014 a été « faible », mais il préfère se concentrer sur les points plus positifs : « notre stratégie de croissance porte ses fruits puisque nous continuons à augmenter notre présence mondiale en dépit de coûts d’investissements élevés. Et nous avons réussi à réduire les coûts unitaires et à renouveler notre flotte ». L’année financière 2015 se présente bien avec en particulier l’impact de la baisse du cours du pétrole qui se fait déjà sentir au premier trimestre, même s’il faudra encore réduire les coûts « afin de rester compétitifs dans un marché très difficile ». L’ambition de Norwegian en termes de croissance des capacités se limitera d’ailleurs à 5%. Outre la levée de boucliers contre sa filiale irlandaise NAI des compagnies aériennes américaines, comme des syndicats des deux côtés de l'Atlantique, Norwegian Air Shuttle fait face à un autre problème : Moscou refuse toujours d’accorder des droits de survol de la Russie à ses vols entre l’aéroport d’Oslo-Gardemoen et Bangkok-Suvarnabhumi (ils sont possibles vers St. Petersburg ou vers Dubaï). Ce qui oblige ses Dreamliner à passer beaucoup plus au sud, et rallonge le temps de vol d’environ 50 minutes – la facture carburant ayant du coup été alourdie de 4,5 millions d’euros en 2014. Parlant de décision « incompréhensible » (Thai Airways et SAS Scandinavian n’ont pas ce problème), le PDG exige donc de la Norvège des mesures de rétorsion, dont l’interdiction du survol du pays par les compagnies russes : ce qui affecterait par exemple les lignes Moscou – New York d’Aeroflot ou Transaero Airlines