La compagnie aérienne All Nippon Airways (ANA) a annoncé qu’elle rejoignait un groupe d’entreprises essayant de sauver la low cost Skymark Airlines, depuis janvier sous protection contre les créanciers – y compris Airbus, qui a engagé des poursuites après avoir annulé sa commande de six A380. Dans un communiqué du 23 février 2015, ANA Holdings explique avoir « soumis les documents montrant son intention de participer » au plan de sauvetage qu’est en train de mettre au point la spécialiste japonaise du vol pas cher, avec l’aide du fonds d’investissement Integral ; mais elle s’est refusée à fournir de plus amples détails. La presse japonaise fourmille de rumeurs sur les autres acteurs de ce plan, citant par exemple la société de leasing Oris ou le géant du voyage H.I.S. ; ils seraient actuellement une vingtaine à avoir déclaré leurs intentions. ANA est déjà présente sur le marché low cost au Japon via Peach et Vanilla Air, deux compagnies jugées « responsables » (avec Jetstar Japan et AirAsia Japan) de la déroute financière de Skymark Airlines, qui avait pourtant dégagé des bénéfices en 2012. Sa participation pourrait inclure un partage de codes, mais aussi un investissement. On rappellera que les 36 créneaux de vol de Skymark Airlines à l’aéroport de Tokyo-Haneda sont l’objet de bien des convoitises ; la low cost avait déjà dû se résoudre à fermer sa base à l’aéroport Narita. Skymark Airlines doit présenter on plan de restructuration d’ici le 29 mai prochain à Tokyo. Son action sera sortie de la Bourse locale la semaine prochaine, mais la loi de « réhabilitation civile » lui permet de continuer ses opérations tout en menant à bien sa restructuration, sous la direction désormais de son directeur financier Masakazu Arimori.. A la mi-janvier, la low cost niait les rumeurs sur une arrivée d’ANA dans son capital. En ce qui concerne la flotte, Skymark Airlines a abandonné les vols en Airbus A330-300, tous pris en leasing et dont elle était le premier opérateur au Japon (5 en service, 10 attendus). Raison invoquée: les faibles taux d’occupation des avions configurés pour accueillir 271 passagers en une unique classe Premium, les rangées de sièges Green Seat (22 pouces de large en 2+3+2) étant espacées de 38 pouces. Ses 27 Boeing 737-800 (177 places) sont désormais le type unique opéré par la low cost. Airbus est surtout montré du doigt par Skymark Airlines en raison des indemnités réclamées suite à l’annulation en juillet dernier de sa commande de six A380 pour défaut de paiement, indemnités évaluées à 700 millions de dollars. Le premier de ces superjumbos avait effectué son vol inaugural en avril 2014, mais les livraisons avaient été reportées par la low cost avant l’annulation de la commande. L’A380 devait être configuré avec 114 places en classe Affaires sur le pont supérieur et 280 en Premium sur le pont inférieur, soit un total de 394 places qui battrait le record « d’espace » détenu par Korean Air (407), bien loin des 516 d’Air France ou des 526 de Lufthansa.