La compagnie aérienne Thai Airways continue de détailler son plan de restructuration, annoncé le mois dernier après cinq trimestres consécutifs dans le rouge. Outre les routes supprimées, les capacités vont être réduites cet été sur des destinations telles que Londres, Francfort, Tokyo ou Kuala Lumpur, tandis qu’elle vendra 14 avions dès le milieu de l’année, et jusqu’à 22 si possible avant la fin 2015. Après avoir supprimé les routes entre sa base à l’aéroport de Bangkok-Suvarnabhumi et Johannesburg, Moscou ou Madrid (en septembre) ainsi qu’entre Phuket et Séoul, la compagnie nationale de Thaïlande continue de resserrer son réseau. Quatre liaisons « essentielles » vont ainsi connaître un recul de capacité : Londres-Heathrow ne sera plus desservi au 1er juillet 2015 que par une rotation quotidienne au lieu de deux (départ de Bangkok à 1h10, retour à 12h30), même si un Airbus A380 (« piqué » à la route d’Osaka) y sera envoyé à la place des deux Boeing 747-400 déployés au printemps. Francfort perdra également un de ses deux vols quotidiens dès le 1er mai, celui conservé gardant son A380 (départ 23h45, retour d’Allemagne à 14h45).. En Asie, Thai Airways ne desservira Kuala Lumpur plus que 14 fois par semaine au lieu de 18 à partir du début juillet, un A320 remplaçant un A330-300 sur certaines rotations et un 777 le 787-8 déployé sur d’autres. Et Tokyo-Narita perdra une des ses trois rotations quotidiennes entre fin mai et début juillet, ces changements ne devant pas être les derniers. Côté flotte, la compagnie de Star Alliance avait vendu l’année dernière dix des vingt avions mis sur le marché. Quatorze autres seront proposés à la vente d’ici le milieu de l’année : quatre A330-300, les six A340-600 (voir notre article) et quatre 747-400. Une décision sur huit autre 747-400 sera prise en juin, explique le nouveau président de Thai Airways Charamporn Jotikasthira tout en rappelant que des appareils plus récents doivent aussi lui être livrés en 2015, en l’occurrence deux 777-300ER et deux 787-8 Dreamliner, plus deux A320. Objectif pour la fin de l’année : disposer de 77 avions d’une moyenne d’âge de 7,8 ans (sans compter les vingt A320 de sa filiale low cost Nok Air). Dans une interview accordée au Bangkok Post, le dirigeant venu du monde de la finance a simplifié le but de la restructuration en une formule : « se débarrasser de 20% de graisse et augmenter de 20% les revenus » en un an. Ce qui signifiera pour l’emploi la suppression de 5000 postes sur les 25 000 actuels, Thai Airways ayant déjà enregistré près de 800 expressions d’intérêts pour des départs anticipés à la retraite ou des départs négociés depuis l’année dernière. Le volontariat sera privilégié ainsi que les transferts entre départements (avec formation à la clé), assure-t-il de nouveau tout en gardant espoir que les gains apportés par l’amélioration du réseau suffisent à limiter les pertes d’emploi. On rappellera au passage les autres points d’attaque de Thai Airways pour retrouver le chemin des bénéfices : la stratégie commerciale en vue d’améliorer les profits, avec de nouveaux plans marketing pour augmenter les ventes de billets d’avion ; un renforcement du contrôle des coûts y compris opérationnels ; un passage en revue de l’organisation de la compagnie, et enfin une stratégie de portfolio afin de déterminer les unités essentielles et accessoires – et éventuellement se séparer d’avoirs, comme par exemple les participations dans des hôtels. Thai Airways affichait une perte de 252 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année dernière (le troisième trimestre a dégagé un profit grâce aux taux de change), mais sa dette est estimée à plus de 7 milliards d’euros.