La compagnie aérienne Tunisair a dévoilé des résultats annuels provisoires encourageants, avec des revenus et un coefficient d’occupation en hausse mais aussi une baisse des charges qui devraient lui permettre d’approcher l’équilibre. Les chiffres officiels ne seront connus qu’en mars 2015 une fois approuvés en assemblée générale, mais la compagnie nationale tunisienne fait preuve d’optimisme grâce aux mesures de restructuration mises en place : les revenus seraient en augmentation de +3% à 509 millions d’euros, tandis que les coûts baisseraient dans la même proportion à 582 millions d’euros. La directrice générale de Tunisair générale Saloua Essghaier a déclaré lors d’une conférence de presse que le résultat net « devrait s’approcher de l’équilibre », alors qu’elle affichait une perte de 93 millions d’euros en 2013. Cette performance a été obtenue dans un contexte morose, le trafic ayant reculé à 3,523 millions de passagers contre 3,712 en 2013. Les arrivées depuis l’Europe à l’aéroport de Tunis-Carthage étaient en recul l’année dernière, mais Tunisair a surtout suspendu ses liaisons vers la Libye voisine et vers la Russie. La PDG espère toutefois un retournement en 2015, visant les 3,8 millions de voyageurs. L’Afrique sera au cœur de la stratégie de développement du réseau, le continent représentant « un grand potentiel » de transport de passagers africains mais aussi « en terme d’intérêt à l’échelle macroéconomique ». La liaison vers Montréal ne devrait en revanche pas voir le jour avant l’été 2016, tandis que la Chine pourrait être desservie un an plus tard. Saloua Essghaier souligne le « mérite de la compagnie » à ne pas avoir renoncé au renouvellement de la flotte « pendant une phase de redressement » : trois Airbus A330-200 au moins seront livrés d’ici 2018, dont deux d'ici le mois de juin (voir notre article). Rappelons qu’elle a mis en vente dix appareils non utilisés, dont l’A340 et le BBJ présidentiels. Côté emploi, Tunisair a lancé en octobre dernier un plan de départs volontaires portant sur 1700 postes : 900 demandes ont été déposées selon le PDG, mais seuls 700 candidats ont été jugés éligibles. L'Etat a accepté de financer une partie des indemnités, le reste devant être puisé dans le fonds social de l'entreprise.