Après avoir présenté des résultats financiers faisant de 2014 la deuxième meilleure année de son histoire, Airbus est revenu sur plusieurs projets long-courriers : l’A380neo qui ne se fera que si cela fait sens sur le plan économie, l’arrivée de l’A330neo qui entrainera un ralentissement de la production des A330 - et un supersonique qui pourrait relier Paris à Sydney en trois heures… La petite phrase du PDG d’Airbus Group Tom Enders vendredi à Munich n’est pas passée inaperçue : le programme A380 atteindra son seuil de rentabilité en 2015 après quinze ans d’investissement (rentabilité en coût unitaire seulement), et huit ans après le premier vol commercial du superjumbo le 25 octobre 2007 chez Singapore Airlines. De quoi relancer la question du futur de l’avion et en particulier l’A380neo réclamé à cor et à cri par Emirates Airlines qui affirme vouloir en acheter 100. Le patron de l’avionneur n’a pas changé sa position : il ne verra le jour « que si cela fait sens sur le plan économique », sinon l’appareil actuel continuera à être progressivement amélioré, comme tous les avions en service. Rappelons que John Leahy affirmait en janvier que l’A380neo ne se fera pas si l’amélioration de la consommation « n’est pas d’au moins 10% ». Commandé à 317 exemplaires au 31 janvier avec 165 encore à livrer, l’A380 n’a pas enregistré de commande depuis un an. Chez les biréacteurs, l’arrivée de l’A330neo va entrainer une nouvelle réduction du rythme de production des A330 à six exemplaires par mois dès le premier trimestre 2016 ; une façon d’étaler les livraisons en attendant la version remotorisée. Ce rythme était déjà passé à 9 par mois en décembre, contre 10 auparavant, mais il remontera naturellement avec la production des A330neo, le premier exemplaire devant entrer en service en 2017. L’A330-800neo avait enregistré dix commandes fin janvier, et l’A330-900neo 110. Airbus va en revanche augmenter à 50 avions par mois le rythme de production de la famille A320. Enfin beaucoup plus loin dans l’avenir, Tom Enders a affirmé au JDD qu’« un jour, on pourra connecter Paris et Sydney en trois heures ». Le groupe « a une tradition » depuis le Concorde et il y a « une vraie demande pour la grande vitesse », explique-t-il sans préciser de date et encore moins les technologies qui seraient employées. Une équipe est déjà en place pour travailler sur « la grande et la très grande vitesse », ajoute le PDG selon qui Airbus est « de loin le groupe qui consent le plus d'investissements en développement. Boeing réalise un gros chiffre d'affaires, mais en matière de recherche, nous sommes largement les premiers ». Il cite pour preuve le premier avion électrique, l’E-Fan, au sujet duquel « personne ne nous prenait au sérieux ». Rappelons que les Américains ne restent pas les bras croisés sur ce type de projetair-journal_Airbus concept futur supersonique