Alors que les pilotes de Norwegian sont toujours en conflit dur avec leur direction, Norwegian a annoncé jeudi 5 mars qu’elle allait scinder son entité scandinave, Norwegian Air Norway, en trois nouvelles structures basées, en Norvège, en Suède et au Danemark. Un médiateur national a également été nommé pour tenter de mettre fin à la grève. Une réunion avec un médiateur national norvégien s’est déroulé vendredi 6 mars, afin de trouver une solution au conflit, qui semble s’installer dans la durée. Car la direction de Norwegian Air Shuttle a engagé sans complexe le bras de fer en annonçant jeudi la scission de sa filiale scandinave Norwegian Air Norway en trois entités distinctes, en Norvège, en Suède et au Danemark. Cette réorganisation aura des effets directs sur les pilotes, puisqu’ils n’auront plus un seul employeur comme aujourd’hui, mais trois distincts, Pilot Services Norway, Pilot Services Denmark et Pilot Services Sweden. La direction explique qu’elle permettra à chaque pilote de décider eux-mêmes de leur avenir. Les syndicats y voient une manoeuvre plus sournoise, visant à contrer leur action et même leur droit de grève.  « Bjørn Kjos (le directeur général de Nowegian Air Shuttle) ne peut pas faire ce qu'il vient de faire, a averti à NRK le chef du syndicat Hans-Erik Skjaeggerud. En tant qu'employeur, il n'a pas autorité pour imposer une décision à des salariés en grève. Cela ressemble fort à une tentative de contourner le droit de grève. Ce qui vient de se passer ne change rien. »  Rappelons que les pilotes réclament à l’inverse de signer une convention collective avec la société mère, Norwegian Air Shuttle, au lieu et place de la filiale norvégienne Norwegian Air Norway (NAN), qui emploie aujourd’hui les pilotes. Ils dénoncent notamment la volonté des dirigeants de geler les salaires des navigants scandinaves, avec des conditions de travail aggravées (heures plus longues et aléatoires entre autres). Plus de 100 000 passagers ont été affectés par la grève de quelque 650 pilotes, depuis l’échec des négociations samedi dernier. Les vols affectés sont essentiellement en Scandinavie. Norwegian Air Shuttle a enregistré une perte de 221 millions d’euros, pour l’exercice 2014, alors qu’elle avait connu l’année précédente un bénéfice de 37 millions d’euros. « Nous n'avons pas la possibilité de commander 240 avions et d'employer en même temps tous nos 5 000 salariés dans la maison-mère. Les banques refuseraient de nous financer car les risques financiers incombant à NAS seraient trop élevés », a surenchérit à la presse Bjørn Kjos.