Au lendemain des élections professionnelles chez Air France, les syndicats de la compagnie aérienne française ont annoncé qu’ils boycottaient le rendez-vous de demain, lundi 16 mars 2015 avec Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM. « La CFE-CGC, l’UNAC-CGC, FO, le SNPNC FO, la CFDT, l’UNSA Aérien, l’UNSA PNC, la CGT, le SNPL et le SPAF, réunis vendredi 13 mars après-midi, considèrent que les multiples déclarations médiatiques d'Alexandre de Juniac, Président de la Holding Air France / KLM, compromettent le dialogue social au sein de la Compagnie Air France », écrit l’inter-syndicale dans un communiqué en date du 14 mars. Ensemble, ils dénoncent ainsi « méthode du Président Alexandre de Juniac, qui annonce, à la place du Président d’Air France, par voie de presse et pendant le scrutin des élections professionnelles de la compagnie Air France, une réunion devant se tenir fortuitement quelques heures avant le Comité de nomination qui examinera son renouvellement à la tête de la holding ». Cette méthode du PDG du groupe répond selon eux, à des enjeux qui ne sont « pas ceux de la compagnie Air France et de ses salariés », et concluent que « ce procédé est de nature à desservir les intérêts de notre compagnie ». La convocation des syndicats par le président du groupe Alexandre de Juniac, quelques jours après une certaine redistribution des cartes syndicales suite aux dernières élections professionnelles, devait permettre de remettre à plat les discussions sur le plan Perform 2020, qui prend le relais de Transform 2015. La réunion devait lancer les négociations sur de nouveaux accords d’entreprise, avec des accords signés espérés « vers la fin de l'été, en septembre, pour une mise en oeuvre sur les années suivantes ». Cette annonce représente un camouflet pour Alexandre de Juniac, alors que l’Etat principal actionnaire de la compagnie avec 15,9 % du capital, va soutenir sa réélection, au poste de PDG, lors de la prochaine assemblée générale où son mandat est remis en jeu. Cette proposition doit justement être soumise au comité des nominations d'Air France-KLM mardi 17 mars, soit le jour suivant cette réunion de cadrage avortée avec les syndicats. Pas un hasard.