La compagnie aérienne Malaysia Airlines a annoncé la suppression de 6000 postes et de trois routes reliant Kuala Lumpur à Kochi, Krabi et Kunming, dans le cadre de sa restructuration. Alors que l’arrivée de son nouveau CEO Christoph Mueller (ex Aer Lingus) a été avancée de deux mois au 1er mai 2015, le principal actionnaire de la compagnie nationale de Malaisie, le fonds public Khazanah Nasional, a proposé d’acquérir les 30,6% du capital qu’il ne détient pas encore. Ce qui entrainera la sortie de bourse de Malaysia Airlines, et devrait rendre plus « efficace » la restructuration envisagée – et le retour annoncé à la rentabilité dans trois ans. Selon le quotidien The Star, les lettres de licenciement avec préavis de 3 mois seront envoyées d’ici le 1er juin prochain aux quelques 6000 employés dont les postes vont être supprimés sur les 20 000 actuels de MAS ; les autres seront progressivement intégrés dans la nouvelle société MAB (NewCo). D’où une levée de boucliers immédiate de la part des syndicats, qui demandent pourquoi aucun plan de départs volontaires n’est mis en place et dénoncent une absence totale de concertation. Côté réseau, la compagnie de l’alliance Oneworld va supprimer trois routes : celle reliant l’aéroport de Kuala Lumpur à Kunming en Chine dès le 30 avril, celle vers Krabi en Thaïlande le 6 mai et celle vers Kochi en Inde le 1er juin. Malaysia Airlines avait dévoilé en novembre 2014 les pires résultats financiers trimestriels depuis 2011, conséquence des deux tragédies qui l’ont frappée (disparition du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin, et vol MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine) mais aussi d’une piètre gestion ayant entrainé des pertes gigantesques, de son incapacité à répondre à la concurrence des low cost (au premier rang desquelles la Malaisienne AirAsia) et des interventions politiques. Le coût de la restructuration est estimé à 1,7 milliard de dollars. Et si l’appartenance de Malaysia Airlines à Oneworld n’est pas remise en cause, « tous les contrats de commandes seront passés en revue ». La priorité sera donnée aux vols régionaux ; la compagnie « continuera à proposer un service premium, y compris sur un certain nombre de destinations long-courriers rentables », déclarait son vice-président PK Lee, « mais même les vols moyen-courriers seront passés en revue ». Certains salons d’aéroport sont également menacés, particulièrement là où il est possible d’utiliser ceux de ses partenaires d’alliance (comme c’est déjà le cas par exemple à Sydney). Rappelons que Malaysia Airlines propose un aller-retour quotidien en Airbus A380 entre Kuala Lumpur et Paris-CDG, où elle vient de s’installer au satellite 4 du Terminal 1.