La compagnie aérienne TAP Portugal a enregistré l’année dernière une perte de 46 millions d'euros, après cinq années de bénéfices. Une mauvaise nouvelle alors qu’elle est en plein processus de privatisation. Dans son communiqué du 25 mars 2015, la compagnie nationale portugaise affiche un chiffre d’affaires stable à 2,49 milliards d’euros (+0,36%), mais une augmentation des dépenses de +3,4% à 2,34 milliards. La perte nette est selon TAP Portugal due à un coût de 108 millions d’euros causé principalement par plusieurs grèves justement contre sa privatisation, et par des retards de livraison de nouveaux avions. Son trafic passager a pourtant grimpé de 6,6% à 11,4 millions de passagers, un record historique, et son coefficient d’occupation a gagné 1,1 point à 80,6%. TAP Portugal a une dette évaluée à 1 milliard d’euros, et le gouvernement portugais (actionnaire à 100%) ne peut pas réinjecter de fonds. La privatisation de la compagnie de Star Alliance avait été exigée par l’Union européenne et le FMI en échange du plan de sauvetage de l’économie du pays de 78 milliards d’euros lancé en 2011. Après l'échec d'une première tentative de privatisation en décembre 2012, le gouvernement portugais de centre droit a décidé à la mi-novembre de mettre en vente 66% de l'ensemble du groupe TAP, qui comprend également une filiale d'entretien aéronautique TAP M&E Brazil, largement déficitaire, la compagnie régionale Portugalia et 43,9% du bagagiste Groundforce. 5% de ces parts seront réservées aux employés. Mais tout acheteur sera interdit de licenciements massifs, du moins jusqu’à ce que l’intégralité des parts de l’Etat aient été vendues. En janvier dernier, le quotidien portugais Expresso annonçait que la compagnie brésilienne low cost Azul de David Neeleman (fondateur de JetBlue Airways) serait en tête dans le processus de privatisation de TAP Portugal. Les 61% du capital proposés aux investisseurs privés ont déjà attiré d’autres candidats : l’homme d’affaires portugais Miguel Pais do Amaral, allié à l’ancien propriétaire de Continental Airlines ; le groupe espagnol Globalia (qui possède Air Europa) ; et le Synergy Group de German Efromovich (qui contrôle Avianca-TACA et Avianca Brazil, et dont une première tentative de racheter TAP Portugal avait échoué en 2012).