Germanwings a annoncé vendredi qu’elle verserait 50 000 euros à chacune des familles de victimes du crash de l’A320 (vol 4U9525) afin qu'elles puissent faire face aux dépenses immédiates. Cette somme versée reste indépendante des indemnités que devra verser Lufthansa, la maison mère de Germanwings, aux familles de victimes. Ainsi, selon la convention de Montréal de mai 1999, ce montant d’indemnisation est limité à 145 000 euros environ par personne décédée en cas de défaillance technique. Mais ce plafond saute quand le crash intervient pour d’autres raisons. Ce qui est le cas dans ce crash au scénario incroyable. La situation de chaque victime (âge, profession, rémunération, situation familiale…) sera examinée, donnant droit à des parts variables, ce qui n'a pas empêché certains experts de se sont pencher sur la question du montant total. Une partie de ceux-là tablent sur une somme relativement modeste, soit une trentaine de millions. D’autres estiment que  ce sera beaucoup plus lourd si la responsabilité de Lufthansa est directement engagée, et alors que la presse allemande relève aujourd’hui les dépressions lourdes et chroniques d’Andreas Lubitz. La justice, suivant le questionnement légitime de familles de victimes, estimera-t-elle que Lufthansa a failli à sa mission de sécurité ? Lufthansa, une compagnie classée très sûre jusqu’à ce drame, a-t-elle omis d’examiner plus en détail la licence du co-pilote qui stipulait des visites médicales très régulières, particulières ? Comment a-t-elle pu ne pas s’alarmer de l’absence de 18 mois d’Andreas Lubitz (pour soigner une dépression selon ses proches) alors qu’il perfectionnait sa formation de pilotage aux Etats-Unis ? Est-elle responsable d’avoir pu laisser un de ses pilotes s’enfermer seul dans le cockpit ? Les résultats de l’enquête qui s’annonce longue devront permettre de répondre à ses questions. Si la responsabilité de Germanwings est avérée par la justice, d’autres experts penchent plutôt pour 2 à 3 millions d’euros par victime. La somme totale à débourser (pour les 149 victimes) avoisinerait alors les 300 millions d’euros. Lufthansa bénéficiera-t-elle des prestations de son assureur Allianz ? Vraisemblablement, Allianz devrait a priori prendre en charge cette indemnisation aux familles de victimes. « Le fait que le copilote n'ait pas signalé sa maladie à ses chefs n'entraîne pas une exclusion de la police d'assurance de Lufthansa, car tout employé a droit à sa vie privée, c'est de sa responsabilité s'il cache des choses », a souligné le responsable juridique d'une compagnie aérienne dans Le Point..