Le journal allemand Bild am Sonntag a révélé les dernières paroles du commandant de bord à son co-pilote, enfermé seul dans le cockpit, avant qu’il ne précipite l’A320 de Germanwings, vol 4U9525, contre les Alpes françaises.

Bild am Sonntag a eu l’opportunité d’écouter les derniers échanges issus de l’une des boîtes noires, le Cockpit voice recorder, qui enregistre tout l’environnement sonore dans le cockpit. Le journal explique que les 20 premières minutes sont l’occasion d’échanges laconiques. On y apprend notamment que le commandant de bord n’a pas eu le temps d’aller aux toilettes à l’aéroport de Barcelone. Puis, à 10h27, alors que l’avion a atteint son altitude de croisière, à plus de 11 000 mètres, le commandant de bord demande à son co-pilote de préparer l'atterrissage à Düsseldorf. « J'espère », « on verra », répond Andreas Lubitz avant d’ajouter à suivre qu’il peut « maintenant » aller aux toilettes. Deux minutes plus tard, le commandant de bord confirme que son co-pilote peut « prendre les commandes ». Bruits du siège qui se recule, porte du cockpit qui se referme : le commandant de bord est parti soulager un besoin naturel.

Il est 10h29 quand l’appareil commence à descendre, écrit l’édition dominical de Bild. 10h32: les contrôleurs aériens essaient de contacter les pilotes de l’A320, sans succès. Une larme retentit. Puis, un « claquement fort » selon le journal, comme si quelqu’un tentait de rentrer. « Pour l'amour de Dieu, ouvre la porte », lui crie alors le commandant de bord, confirmant l'hypothèse que son co-pilote s'est volontairement enfermé dans le cockpit. Les passagers ont compris le drame qui est en train de se jouer puisqu’on entend alors certains d'entre eux commencer à crier, écrit le journal.

10h35 : nouveaux coups « métalliques contre la porte du cockpit ». Le commandant de bord tente toujours de forcer, coûte que coûte, l’entrée du cockpit. 90 secondes plus tard, nouvelle arme, l’A320 est désormais à 5 000 mètres d’altitude. « Ouvre cette foutue porte ! », lui hurle le commandant de bord. 10h38 : on entend la respiration du co-pilote dans le cockpit, qui reste silencieux.

10h40 : l’A320 touche un talus, des passagers crient. Puis silence. L’appareil vient de percuter le flanc de la montagne à 700 km/h, ne laissant aucune chance de survie aux 150 occupants.