Alors que les présidents directeurs généraux de Lufthansa et de sa filiale low cost Germanwings sont arrivés se recueillir sur les lieux du crash, Lufthansa a affirmé de son propre chef qu’elle connaissait le passé d’Andreas Lubitz le co-pilote. Sur les lieux du crash de l’A320, des téléphones portables appartenant à des victimes ont également été retrouvés… Les révélations se succèdent à grande vitesse concernant le crash de l’A320 de Germanwings avec 150 personnes à bord. Hier, Lufthansa, la maison mère de la low cost Germanwings, a expliqué avoir transmis des « documents supplémentaires » à la justice allemande. Ces documents confirment qu’Andreas Lubitz, le co-pilote qui a précipité volontairement l’A320 au sol, selon Brice Robin, procureur de Marseille, avait informé Lufthansa en 2009 de son « épisode dépressif sévère ». Cela ne l’a d’ailleurs pas empêché par la suite d’obtenir un certificat médical d’aptitude au vol, ainsi que son brevet de pilote. Lufthansa a indiqué avoir obtenu ses informations « après de nouvelles recherches internes », les « documents médicaux et ceux relatifs à la formation du co-pilote » et « la correspondance par courriels entre le copilote et l'école de pilotage » ayant été transmis à la justice « dans l'intérêt d'une élucidation rapide et sans faille ». Si on peut saluer la volonté de transparence de Lufthansa, ces documents sont susceptibles de faire endosser  au groupe aérien allemand une plus grande part de responsabilité dans le crash de l’A320, avec des indemnités aux victimes qui s’annoncent donc plus élevés que pour un simple accident. Rappelons que le PDG de Lufthansa avait déclaré il y a six jours que le copilote avait « réussi tous les tests médicaux mais aussi tous les examens techniques, il était à 100% apte à piloter un avion ». D’autres révélations  sont apparues dans des médias, comme chaque jour depuis le 24 mars. Cette fois, c’est Paris-Match (et Bild en Allemagne) qui explique avoir récupérer auprès d’une source proche de l’enquête un téléphone portable parmi les débris du vol 4U9525 de Germanwings. Sa provenance de la scène du crash « ne fait aucun doute », explique Paris Match. La scène, de quelques secondes, est « tellement chaotique » qu'elle ne permet pas de distinguer quiconque. Mais les cris des passagers attestent qu’ils ont bien conscience du drame qui se joue. On entend crier « Mon Dieu » en plusieurs langues. On entend aussi des coups métalliques, par trois fois, qui sont a priori les tentatives du commandant de bord de forcer la porte blindée du cockpit à l’aide d’un outil lourd. Le lieutenant-colonel Jean-Marc Menichini, qui dirige les opérations de recherche sur site a formellement démenti la véracité des informations de Paris Match et Bild. Des téléphones portables ont effectivement été récupérés, mais n’ont pas encore été exploités. « Tous sont pour l'instant conservés à Seyne-les-Alpes, a précisé le procureur de Marseille. Si des gens, sur le site, ont ramassé des téléphones portables, je n'en ai pas eu connaissance ». Certains fustigent cette course aux révélations par les médias, alors que l’enquête s’annonce longue et qu’elle n’est pas à ce jour résolue, même si la justice se concentre sur la personnalité du co-pilote, une « piste sérieuse ». « Critiquer la diffusion de l'information serait vain et illusoire aujourd'hui avec la vitesse de la communication mais on ne peut pas pour autant accepter de tomber dans le sensationnalisme et le bidonnage », a déploré dans le Figaro Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs (Fenvac).