L’aéroport de Londres Heathrow, premier hub européen en termes de trafic international, veut réorganiser ses taxes aéroportuaires à partir de janvier 2016. Les avions les plus polluants et les plus bruyants devront payer plus cher, la taxe passager sur les lignes intérieures baissant pour les compagnies aériennes non concernées. Objectif avoué : renforcer son trafic domestique.

L’aéroport Heathrow de Londres souhaite renforcer son trafic domestique en incitant les compagnies aériennes en volant avec des avions plus modernes et silencieux. Selon ses plans, les frais des compagnies aériennes desservant des lignes au Royaume-Uni depuis Heathrow devraient se réduire d’un tiers (de 10 livres sterling £ sur un total de 29,59 £ par passager) tout en comblant le manque à gagner par l’augmentation des redevances afférentes au bruit et à la pollution.

Aujourd’hui, 7 % des routes depuis ou vers Heathrow sont classées domestiques, représentant 7 routes du Royaume-Uni, alors que le premier hub londonien en comptait 18 en 1990.

En augmentant son trafic intérieur vers Heathrow, la mesure doit aussi lui permettre d’éviter de perdre des parts face à des hubs européens tels qu’Amsterdam Schiphol. Sur ces lignes européennes, Heathrow souhaite d’ailleurs réduire ses taxes de 5 £ pour les passagers.

L’aéroport espère, après consultation des compagnies aériennes, mettre en place ces redevances à partir de janvier 2016.

« Nous sommes sérieux quand nous disons qu’Heathrow s’est engagé à faire en sorte que les entreprises de la Grande-Bretagne puissent bénéficier des connexions avec les marchés en croissance, grâce à la seule plaque tournante qu’offre le Royaume-Uni, tout en Incitant à y opérer seulement les avions les plus silencieux et les plus propres », a expliqué John Holland-Kaye, patron de cet aéroport qui accueille plus de 73 millions de passagers annuels. « Notre proposition visant à réduire les frais de transports de passagers d’un tiers pour les liaisons domestiques nous aidera à continuer à développer le tourisme, les exportations et l'investissement direct étranger, qui soutient la croissance économique dans l'ensemble du Royaume-Uni ».

Rappelons que Heathrow fonctionne aujourd’hui à quasi-saturation et que la construction d’une troisième piste pour y augmenter son trafic et ne pas perdre à terme sa place de premier aéroport européen, reste toujours soumise aux recommandations attendues de la Commission des aéroports au Royaume-Uni. Cette dernière étudie dans un même temps la construction ou non d’une piste supplémentaire à Londres Gatwick. L'un de ses porte-paroles a d’ailleurs affirmé que Gatwick avait les « meilleures connexions régionales, plus que n’importe quel aéroport londonien et qu’il reste significativement moins cher qu’Heathrow ».