Pascal de Izaguirre, un ancien cadre d’Air France, aujourd’hui à la tête de Corsair International accuse son ex-employeur de lui avoir sucré les billets gratuits auxquels il estime avoir droit. Il demande près de 400 000 euros.

L’affaire n’est pas courante : un actuel PDG d’une compagnie française a attaqué son ex-employeur, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de la compagnie Air France, aux Prud’hommes de Bobigny le 1er avril dernier, rapporte Le Figaro. Il reproche à Air France de ne pas tenir ses engagements quand elle l’avait licencié en 2009. A l’époque, le solde pour tout compte comprenait un chèque de 800 000 euros et le « maintien des facilités de transports », comprenez des voyages gratuits.

Or, depuis le 1er janvier 2013, dans le cadre de son plan Transform 2015, la première compagnie française a supprimé les billets gratuits dont il bénéficiait ainsi que sa femme et ses enfants. La décision émane d’Alexandre de Juniac et concerne « tous les anciens dirigeants d’Air France ayant fait l’objet d’un départ anticipé». D’après les calculs de Pascal de Izaguirre, le préjudice s’élève à 390 000 euros.

De son côté, Air France s’est défendue en indiquant que non seulement, les billets gratuits ne faisaient pas partie du solde pour tout compte, mais que Pascal de Izaguirre aurait «porté atteinte à la réputation de la compagnie» dans des «propos publics» lorsqu'il a rejoint Corsair International, du groupe TUI.

Le jugement est attendu le 19 mai prochain.

Le conseil de Pascal de Izaguirre a souhaité répondre dans le communiqué  suivant :

« En qualité de conseil de Monsieur de Izaguirre, je me dois de rétablir la réalité du litige qui oppose mon client à la société Air France. Mon client ne demande ni plus ni moins que l’exécution loyale par Air France, son ancien employeur, des accords qui ont été conclus entre eux en 2009. C’est à la suite de son licenciement par cette société, dont les motifs étaient contestables, que Monsieur de Izaguirre a renoncé à exercer tout recours contre Air France en contrepartie de la signature d’un accord transactionnel.

Contrairement à ce que soutient Air France, ces engagements ne constituent nullement une faveur consentie à mon client mais sont de nature contractuelle et doivent être honorés, à défaut de quoi, la partie lésée est en droit de demander le rétablissement de ses droits, ou à défaut des dommages et intérêts.

 En droit français, les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles doivent être exécutées de bonne foi.

 Ce point de droit est le seul qui nous oppose à Air France. Il n’y a pas d’autre débat que celui-ci. »