Les compagnies aériennes ont en général suivi les recommandations de la DGAC d’annuler 40% de leur programme de vols ce mercredi, premier jour de la grève des contrôleurs aériens. HOP ! Air France n’assurera par exemple qu’un vol sur trois à l’aéroport de Paris-Orly, et la low cost Ryanair a supprimé 256 décollages – y compris sur des routes empruntant l’espace aérien français. Le mouvement de grève lancé à l’appel du Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA) aura l’impact attendu ce 8 avril 2015 dans l’ensemble du territoire. A Paris-Charles de Gaulle, Air France prévoit d'acheminer tous ses clients sur le réseau long-courrier au départ ou à destination de Paris : elle assurera « la quasi-totalité de son programme long-courrier » et « plus de 60 % du programme moyen-courrier ». Sur le réseau court-courrier au départ d’Orly et des aéroports de province en revanche, « de très fortes perturbations sont à prévoir. Des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure ». HOP! Air France assurera 1 vol sur 3 de et vers Orly, et 60% des vols au départ et à l’arrivée des aéroports de province. La compagnie recommande à ses clients de reporter leur voyage à compter du 10 avril : « ce report est possible sans frais. Les équipes en aéroports et les services commerciaux sont mobilisés pour informer les clients et limiter les désagréments provoqués par ce mouvement ». L’impact de la grève des aiguilleurs du ciel se fait sentir hors de l'hexagone : la low cost Ryanair a par exemple annulé 256 vols aujourd’hui, dont 38 pour le seul aéroport de Beauvais mais aussi de nombreuses rotations entre autres vers l’Espagne qui traversent l’espace aérien de l’hexagone. Autre exemple, l’aéroport de Montpellier-Méditerranée n’affiche que 22% des vols habituellement prévus, et 6% dans le cas d’Air France : seul quatre arrivées sont programmées depuis Casablanca, Rome, Londres-Gatwick et Fès, et six départs vers ces mêmes villes plus Paris-CDG et Orly. Rappelons que le SNCTA, principal syndicat de contrôleurs aériens, a déposé des préavis de grève du 8 au 9 avril, du 16 au 18 avril et du 29 avril au 2 mai 2015, dénonçant l’absence de négociations sur le plan européen de performance, qui vise à faire baisser les coûts des prestataires de contrôle aérien sur le vieux continent. Alain Vidalies, Secrétaire d’Etat chargé des Transports, a regretté que « le SNCTA ait choisi la grève alors même que le dialogue social est d’ores et déjà engagé. En effet, depuis juin 2014, le Gouvernement a mis en place un groupe de travail, présidé par Jean-Michel Vernhes, chargé de réfléchir aux évolutions du métier de contrôleur aérien. Ce groupe de travail a réuni l’ensemble des organisations syndicales représentatives des contrôleurs aériens et a abouti à un rapport sur leurs conditions d’emploi, remis la semaine dernière à M. Vidalies. A la demande du Secrétaire d’Etat, un agenda social de négociation a été proposé à l’ensemble des organisations syndicales. Une première réunion sur le cadre et la méthode d’une négociation sociale, adaptée aux métiers du contrôle aérien, a d’ores et déjà été fixée au 13 avril. Une seconde réunion, concernant des expérimentations en matière d’organisation du travail, est également prévue avant la fin du mois d’avril ». La Fédération nationale de l’aviation marchande (FNAM) a fermement condamné la grève, qui « entraînera de nombreuses perturbations avec retards et annulations de vols et viendra pénaliser essentiellement les clients des compagnies aériennes basées en France et leurs sous-traitants ». Si cette grève est maintenue, « elle portera une fois de plus un gros préjudice aux entreprises françaises, et à elles seules, alors même que, dans un contexte de concurrence exacerbée pas toujours loyale, elles se battent pour maintenir et pérenniser l’emploi ainsi que pour reconquérir leurs clients ». La FNAM rappelle que le transport aérien français « a historiquement toujours été un levier important pour l’économie de notre pays, mais sa part de marché ne cesse de se dégrader : -1 point par an depuis 12 ans, -1,8 point en 2014 ».