Le deuxième jour de grève des contrôleurs aériens français a poussé la DGAC à demander aux compagnies aériennes d’annuler un vol sur deux ce jeudi. Demande suivie par les Air France, easyJet et autres Ryanair qui ont supprimé des centaines de décollages. La Direction générale de l'aviation civile précise dans son communiqué qu’à la suite du mouvement de grève lancé à l’appel du Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA), « des perturbations sont attendues sur l'ensemble du territoire » ce 9 avril 2015. Ajoutant que quatre syndicats - CGT, FO, FSU, Solidaires - appellent également à la grève, la DGAC invite de nouveau les passagers à s’informer auprès de leur compagnie aérienne. Des retards sont à prévoir sur l’ensemble des vols, et des annulations de dernière minute restent possibles. L’impact de ce mouvement affecte en premier lieu Air France, qui prévoit d'assurer 1 vol moyen-courrier sur 2 de/vers l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle, où la totalité des vols long-courriers seront assurés. HOP! Air France prévoit d’assurer 25% des rotations à Orly, et environ 40% des vols vers et depuis les aéroports de province. Pour ses clients en correspondance de/vers le long-courrier et dont le vol moyen-courrier est annulé, la compagnie « met tout en œuvre pour proposer des solutions de réacheminement ». La low cost easyJet « a été informée d'un mouvement de grève des fonctionnaires du secteur des transports » ce jeudi, et comme toutes les autres compagnies aériennes opérant depuis et vers la France, elle prévoit « d'importantes perturbations sur nos vols durant cette période, y compris des annulations ». Une liste de 224 vols supprimés à été publiée hier, concernant 38 aéroports européens, dont 14 en France. Impact similaire sur le programme de Ryanair, qui détaille les 254 annulations de ce jeudi, dont 52 vols vers et depuis Beauvais, 22 à Marseille, 16 à Charleroi ou 8 à Marrakech ; rappelons que la grève des aiguilleurs du ciel affecte aussi les vols traversant l’espace aérien français. En province, aucun vol n’a été opéré hier à Montpellier, où ce sera encore le cas aujourd’hui ; Lyon, Marseille et Toulouse ont affiché environ 30% d’annulations et Nice 25%. La DGAC recensait un taux moyen cumulé de 34% de grévistes mercredi en milieu d’après-midi, avec 18% dans l’ouest (Brest) mais 87% dans l’est (Reims). Le SNCTA, principal syndicat de contrôleurs aériens, a également déposé des préavis de grève du 16 au 18 avril et du 29 avril au 2 mai 2015, dénonçant l’absence de négociations sur le plan européen de performance qui vise à faire baisser les coûts des prestataires de contrôle aérien sur le vieux continent. Il veut aussi pouvoir négocier des accords spécifiques notamment sur l'organisation du travail et le recul de 57 à 59 ans de l'âge limite de départ à la retraite, alors que ces négociations se font pour l’ensemble du personnel de l’aviation civile. Après la FNAM, l’Union des Aéroports Français (UAF) a condamné le mouvement social « qui s’ajoute au cumul des taxes et aux nombreux mouvements sociaux passés, porte un nouveau coup dur à la compétitivité des compagnies aériennes et des aéroports français » en métropole et outre-mer. Et de souligner que les périodes choisies pour les prochaines grèves, les vacances scolaires et grands week-ends, « sont particulièrement handicapantes pour le secteur et les passagers, encore une fois pris au piège de revendications corporatistes ». Elle appelle donc le syndicat à annuler les prochaines grèves. Condamnation similaire de la part du Syndicat national des agences de voyage (SNAV) pour qui « cette grève à épisodes porte un très mauvais coup à l’économie française et en premier lieu au secteur du transport aérien ainsi qu’au monde du voyage. Ni l’un, ni l’autre n’avaient besoin de cette nouvelle agression ». Sauf que la grève permet aussi au SNAV de rappeler que « dans ce contexte devenant récurrent, les agences de voyages prouvent une nouvelle fois leur valeur ajoutée en assistant leurs clients afin de les rerouter sur les vols disponibles ou sur un autre moyen de transport (TGV, location de voitures), en modifiant les programmes de leurs déplacements »…