La compagnie aérienne Equatorial Congo Airlines (ECAir) s’est fait saisir en fin de semaine dernière, à titre conservatoire, un de ses appareils à Paris Charles de Gaulle (CDG), une décision qu’elle conteste vigoureusement. Un Boeing 757-200 de la compagnie nationale de République du Congo a été saisie par la justice française le 11 avril dernier alors que les pilotes s’apprêtaient à décoller pour Brazzaville avec 200 passagers à bord. ECAir a vivement contesté cette décision, estimant que l’affaire ne la concernait pas. La saisie a en effet été opérée à la demande de François Odzali, dans le cadre d’un litige l’opposant à l’Etat congolais, et relatif à la destruction de son complexe industriel (Brasseries africaines de Brazzaville) lors de la guerre civile au Congo-Brazzaville en 1997. La justice congolaise, puis la cour de Cassation de Paris ont condamné le Congo à des dommages et intérêts de 70 millions d’euros. L’homme d’affaires François Odzali attendant toujours d’être payé, il a demandé la saisie conservatoire du B757 de la compagnie aérienne nationale du pays. Cette saisie est considérée par ECAir comme « manifestement illégale car elle est basée sur un jugement opposant des tiers autres qu’ECAir, et le montant accordé dans ce jugement n’est en toute hypothèse pas dû par ECAir ». ECAir ajoute que « dans la mesure où notre compagnie exploite une ligne régulière entre le Congo et la France pour le transport de passagers, elle exerce une activité de transporteur public dont les appareils, ne peuvent, en principe, et sauf exception prévue par les textes, faire l’objet d’une saisie conservatoire ». Les seules exceptions prévues dans les textes concernant les litiges financiers relatifs aux appareils, les équipements, la formation des équipages et du personnel d’entretien au sol ainsi que la maintenance, ECAir a décidé de se battre en justice pour récupérer son appareil ainsi que « réparation du préjudice dans un bref délai ». Cette saisie d’avions ne semble pas en tous les cas affecter le programme d’expansion de son réseau puisqu’elle annonce toujours l’ouverture de sa troisième route intercontinentale vers Beyrouth -elle aussi vers Dubai- et qu’elle vise de nouvelles routes sur le réseau africain, incluant Luanda, Abidjan, Yaoundé, Bangui et N’Djamena. Sa flotte est composée de 7 avions incluant 737 (photo d'illustration), 757 et 767.