L’Etat français a officialisé la vente pour 308 millions d’euros de  49,9 % de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB). L’acheteur est le consortium chinois Symbiose, mais diverses voix s’opposent à laisser partir la plateforme toulousaine.

L’offre proposée par le consortium composé du groupe d'Etat chinois Shandong Hi-Speed Group et du fonds d'investissement hongkongais Friedmann Pacific Asset Management, était de 50 millions d’euros supérieure à celle des concurrents, indique la Dépêche du Midi. Une option de vente pour les 10 % restants que détient l’Etat a aussi été confirmé par arrêté. L'Etat demeure propriétaire des terrains et des installations aéroportuaires. Les 40 derniers pour cent, détenus par les collectivités locales (25 % pour la Chambre de Commerce et d’Industrie de Toulouse, 5 % pour le Conseil Régional Midi-Pyrénées, 5 % pour le Conseil Départemental de la Haute-Garonne et encore 5 % pour la Communauté urbaine Toulouse Métropole) ne sont pas concernées par la privatisation.

Les objectifs des nouveaux actionnaires chinois est de faire grimper le trafic passagers sur la plateforme toulousaine de 7,5 millions aujourd’hui à 18 millions de passagers à l’horizon 2046. « C’est une nouvelle page de l’histoire de notre aéroport qui s’ouvre. Symbiose va donner un nouvel élan au développement de notre plateforme », explique Jean-Michel Vernhes, Président du Directoire d’Aéroport Toulouse Blagnac dans un communiqué.

Jean-Luc Moudenc, le maire (UMP) de Toulouse, s’est dit « vigilant », rappelle également Le Monde, en demandant à conclure « un pacte d’actionnaires » entre Symbiose et les collectivités locales « pour formaliser et donner une portée juridique » aux engagements pris dans le cahier des charges, en particulier « la nécessité d'une majorité qualifiée des deux tiers pour l'adoption des décisions les plus stratégiques, ce qui confère de fait un droit de veto aux actionnaires locaux ».

Mais l’opposition gronde, les riverains craignant une montée fulgurante des nuisances sonores avec la multiplication par deux du trafic, et d’autres comme  Europe Ecologie-Les Verts  ne croyant pas à l’aboutissement d’une hypothétique minorité de blocage par les collectivités.

Chantal Demander, présidente du collectif opposé à la vente d’ATB a également fustigé les méthodes du gouvernement , qui a officialisé la vente alors que des recours auprès du Conseil d’Etat pour annuler cette vente sont toujours en cours.