Le PDG de la compagnie aérienne Air France s’est rendu hier à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac pour présenter l’offre de sa filiale régionale HOP!. Des prix d’appel à 49 euros l’aller simple devraient permettre de limiter la casse face au covoiturage, au développement des lignes d'autocar – et à l’arrivée dans deux ans du TGV qui mettra Paris à deux heures de train. Interrogé en exclusivité par Sud Ouest, Frédéric Gagey a cité un sondage selon lequel entre Bordeaux et Paris 25% des personnes choisissent l'avion, 55% le train et 20% la voiture. Des pourcentages qui risquent d’évoluer en la défaveur d’Air France avec l’arrivée en 2017 de la LGV : le dirigeant estime donc avoir « deux ans pour bien s’occuper des Bordelais ». La compagnie « étudie la possibilité de maintenir l’hiver prochain 14 vols quotidiens à Orly et 6 vols quotidiens à Roissy-Charles de Gaulle », une décision devant être prise « prochainement ». Avec 50% de l’activité assurée sur place, Bordeaux-Mérignac « restera un aéroport important pour nous », ajoute-t-il, et on pourrait même « augmenter la fréquence de vols en 2017 » vers le hub de CDGAir France et KLM « offrent le plus vaste réseau long courrier (114 destinations dans 73 pays) au départ de l'Europe ». Citant une hausse de trois points l’année dernière du coefficient d’occupation entre les deux villes, le PDG souligne aussi attendre les résultats d’une « enquête approfondie » avant de prendre une décision pour Orly, où « nous ne réduirons pas nos vols bordelais à zéro ». Une promesse que les syndicats surveilleront de près, après les pertes d’emploi de Strasbourg justement suite à l’arrivée de la LGV. L’offre commerciale de la compagnie de l’alliance SkyTeam est soulignée par le PDG de HOP! Lionel Guérin, présent lors de l’entretien avec Sud Ouest : si un aller simple à partir de 49 euros n’est « pas forcément plus cher que le train », l’aéroport Mérignac sera parmi ceux bénéficiant de « promotions agressives à 39 euros ». Air France à Bordeaux « c'est plus de 1 000 emplois directs (pilotes, hôtesses et stewards, agents d'escale, mécanicien…) et trois fois plus chez nos six sous-traitants (France express, Total, GSF…) pour transporter 2,5 millions de passagers par an », explique Frédéric Gagey à Sud Ouest à l’évocation d’une possible arrivée d’Emirates Airlines. Des emplois qui seraient bien sûr menacés si jamais la compagnie des Emirats Arabes Unis obtenait le droit d’ouvrir une ligne directe entre Dubaï et Mérignac (ou d’autres aéroports régionaux français) ; le PDG estime qu’elle cherche juste à « pousser des passagers vers des hubs internationaux qui pratiquent une concurrence inéquitable », une pratique qui aura des « effets négatifs sur le transport européen ».