La compagnie aérienne low cost Cebu Pacific envisage de nouer des alliances avec ses homologues du Moyen Orient comme Flynas ou Air Arabia, histoire de mieux remplir ses avions déployés entre Manille et Riyad, Dubaï, le Koweït et bientôt Doha. La spécialiste philippine du vol pas cher avait déjà testé les capacités d’Air Arabia à alimenter ses vols long-courriers, quand elle avait été obligée l’année dernière de déménager de l’aéroport de Dubaï vers celui de Sharjah pendant des travaux de réfection de piste. Une obligation qui lui avait permis de constater que de nombreux travailleurs philippins utilisaient sans problème Sharjah pour continuer vers leur destination finale, mais aussi voyager entre l’Arabie Saoudite et les Philippines (grâce à des campagnes marketing conjointes portant à l’époque sur des vols au départ de Gassim, Hail, Riyad ou Dammam). Selon CAPA, cette expérience a été suffisamment convaincante pour que Cebu Pacific « envisage de lancer des vols vers Sharjah » afin de bénéficier du réseau d’Air Arabia, qui compte plus de 60 destinations au Moyen Orient, en Afrique du nord et dans la CEI. Cette expérience n’a pas échappé à la low cost saoudienne Flynas (ex Nas Air), qui avait elle-même tenté l’expérience du long-courrier avant d’abandonner en fin d’année dernière. Son PDG Paul Byrne est particulièrement intéressé par les trois rotations hebdomadaires de Cebu Pacific vers la capitale Ryad, même s’il reconnait que l’arrivée tardive des vols en provenance des Philippines complique les correspondances. La low cost opère toutefois un réseau en Arabie Saoudite avec nettement plus de fréquences qu’Air Arabia ; et Philippine Airlines vient d’abandonner entre autres sa route vers Djeddah, que Flynas dessert onze fois par jour depuis Ryad… On rappellera que Cebu Pacific dessert depuis l’aéroport de Manille-Ninoy Aquino Ryad en concurrence avec Saudia et Philippine Airlines, Dubaï face à Emirates Airlines et Philippine Airlines, et Kuwait City sans concurrence, à bord d’Airbus A330-300 pouvant accueillir 436 passagers en une classe. Elle a abandonné fin mars les vols vers Dammam, mais lancera le 4 juin prochain une liaison vers Doha (deux rotations hebdomadaires face à Qatar Airways). Son activité long-courrier low cost pourrait se développer à moyen terme vers l’Europe, désormais accessible depuis la sortie de Cebu Pacific de la liste noire en avril 2014 : en début d’année, elle s’est portée candidate pour la reprise de 7 des 14 créneaux de vols entre Manille et Rome, détenus par Philippine Airlines (qui ne les utilise toujours pas, malgré des annonces de départ vers la capitale italienne et Milan). Des vols directs sont pour l’instant impossibles pour cause de rayon d’action insuffisant des A330-300, et le PDG Lance Gokongwei privilégie toujours les pays à forte diaspora comme le Moyen-Orient donc, l’Australie (où elle dessert Sydney) et les Etats-Unis.