La compagnie aérienne Kenya Airways a inauguré sa nouvelle liaison entre Nairobi et Hanoi, et renforcé son programme de vols estival. Et elle a annoncé dans la foulée la vente d’au moins cinq avions pour tenter d’enrayer la croissance de sa dette. Depuis le 30 mars 2015, la compagnie nationale du Kenya propose trois vols par semaine entre sa base à l’aéroport de Nairobi-Jomo Kenyatta et Hanoi-Noi Bai, opérés en Boeing 787-8 Dreamliner configuré pour accueillir 30 passagers en classe Affaires et 204 en Economie. Les départs sont programmés lundi, mercredi et vendredi à 22h20 pour arriver le lendemain à 11h55 à Hanoi, en repartir à 13h25 et se poser à Guangzhou à 16h05. Les vols retour quittent la Chine mardi, jeudi et samedi à 22h55 pour atterrir au Vietnam à 23h35, en repartir le lendemain à 1h05 et atterrir à 6h25 à Nairobi (Guangzhou conserve quatre autres rotations hebdomadaires via Bangkok ou directes). Pas de concurrence sur cette nouvelle route pour Kenya Airways, qui depuis 2012 partage ses codes avec Vietnam Airlines entre leurs capitales respectives via Bangkok. La compagnie de l’alliance SkyTeam a d’autre part augmenté de 20% les capacités sur son programme de vols estival. En Afrique, outre des renforcements de fréquences sur les vols intérieurs, Kenya Airways a ajouté une deuxième rotation quotidienne Kilimandjaro, Zanzibar, Lusaka, Lilongwe, une troisième vers Harare, et des vols supplémentaires vers Maputo et Napula au Mozambique. Kinshasa en RDC est désormais desservie en Dreamliner, tandis que Yaoundé et Douala ont droit à un vol quotidien; la route entre Accra et Monrovia est reprise, en attendant des vols directs entre le Kenya et le Liberia (suspendus lors de l’épidémie du virus Ebola). En Europe, Kenya Airways dessert désormais Paris-CDG tous les jours en Dreamliner (en partage de codes avec son actionnaire Air France-KLM), le même avion conservant son rythme quotidien vers Londres et Amsterdam. Dubaï bénéficie de 11 vols par semaine, contre sept auparavant. Si l’avenir des six Dreamliner de Kenya Airways (sur 9 commandés plus quatre options, les trois autres étant attendus cette année) est assuré, ce n’est pas le cas du reste de sa flotte long-courrier : ses quatre Boeing 777-200ER et un 767 vont être vendus, ainsi que des terrains, après les pertes de 134 millions de dollars enregistrées au premier semestre de l’année financière (mars à septembre 2014), et la chute de son coefficient d’occupation moyen de 69% à 64%. Aucune estimation du montant espéré de la vente n’a été fournie. La compagnie fait face à une crise financière précipitée par la chute du tourisme au Kenya suite à plusieurs attaques terroristes, par l’épidémie d’Ebola, par un conflit avec ses pilotes sur la retraite mais aussi par une concurrence grandissante vers et depuis la Chine (China Southern Airlines est par exemple arrivée début mars à Nairobi) ; Kenya Airways n’a en outre pas profité de la chute des cours du pétrole en raison de sa couverture. Sa dette nette s’établissait fin mars 2014 à 833 millions de dollars, aucun chiffre plus récent n’étant disponible ; Kenya Airways cherche un prêt pour gagner du temps en attendant des investissements plus pérennes – ou une nette amélioration de ses performances. Le CEO de Kenya Airways Mbuvi Ngunze a indiqué qu’à terme, la flotte ne conservera que 35 avions contre 45 aujourd’hui : les Dreamliner pour le long-courrier, et des 737NG et Embraer 190 pour les liaisons intérieures et régionales. Le sort des trois 777-300ER n’est pas encore finalisé, mais jugé trop gros pour la compagnie, ils devraient être rendus à la société de leasing GECAS.