La compagnie aérienne Malaysia Airlines a expliqué ce matin être toujours en train d’étudier le problème de sa flotte dans le cadre d’un plan de restructuration pas encore finalisé, suite à la publication hier d’informations comme quoi elle chercherait à vendre ou louer six Airbus A380, quatre Boeing 777-200ER et six avions de fret long-courrier. Alors que son nouveau CEO Christopher Mueller, ex-Aer Lingus, entre en fonction ce 1er mai 2015, la compagnie nationale de Malaisie a tenté de calmer les spéculations nées d’un article de Leeham News, selon qui elle aurait « mis sur le marché » tous ses A380 et quatre des treize 777-200ER, mais aussi deux 747-400F et quatre A330-200F soit sa flotte complète de fret ; deux des superjumbos seraient « disponibles immédiatement », les autres l’année prochaine. Cherchant à « clarifier les spéculations », Malaysia Airlines explique sur son compte Twitter que « l’exploration des options pour améliorer la viabilité des secteurs long-courriers est l’un des axes étudiés » dans le plan de restructuration. Un de ses officiels est tout de même cité par Flightglobal (qui ne mentionne pas les A380) comme admettant que la compagnie « envisage d’approcher le marché pour se débarrasser de certains avoirs ». Malaysia Airlines expliquait le mois dernier que sa nouvelle stratégie « se concentre sur des routes régionales, avec une connectivité globale fournie par ses partenaires » de l’alliance Oneworld. Le CEO sortant Ahmad Jauhari Yahya rappelait alors que le groupe Malaysia Airlines, désormais aux mains du fonds public Khazanah Nasional (qui veut acquérir les 30,6% du capital qu’il ne détient pas encore), a lancé la plus importante restructuration de son histoire, avec pour défi d’utiliser la flotte « à un niveau optimal » et de maximaliser les revenus « sur toutes les routes proposées ». Avec pour conséquence immédiates la suppression de plusieurs routes : l’aéroport de Kuala Lumpur n’es plus relié depuis hier à Kunming en Chine, et ne le sera plus à Francfort dès le 29 mai, à Krabi en Thaïlande (le 6 mai) et à Kochi en Inde (le 1er juin). Elle ne proposera alors plus que quatre destinations européennes : Paris-CDG en A380 face à Air France, Londres-Heathrow en A380 face à British Airways à partir du 28 mai, Amsterdam en 777-200ER en partage de codes avec KLM, et Istanbul en 777-200ER en partage de codes avec Turkish Airlines. Leeham News rappelle que si la décision de se séparer des A380 est prise par Malaysia Airlines, ce serait l’occasion pour plusieurs compagnies de tester les « superjumbos d’occasion » (une rumeur depuis démentie avait mentionné Turkish Airlines parmi les éventuelles candidates), sans attendre ceux dont Singapore Airlines ne devrait pas se séparer avant 2019 (et Emirates Airlines encore plus tard, Leeham News estimant à 12 ans l’âge de départ des A380 de ces deux transporteurs). Les A380 malaisiens ont en moyenne trois ans. Malaysia Airlines avait dévoilé en novembre 2014 les pires résultats financiers trimestriels depuis 2011, conséquence des deux tragédies qui l’ont frappée (disparition du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin, et vol MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine) mais aussi d’une piètre gestion ayant entrainé des pertes gigantesques, de son incapacité à répondre à la concurrence des low cost (au premier rang desquelles la Malaisienne AirAsia) et des interventions politiques. Le coût de la restructuration est estimé à 1,7 milliard de dollars.