La compagnie aérienne Arik Air suspend aujourd’hui sa route reliant Lagos à Dubaï via Abuja, officiellement pour cause d’environnement économique difficile au Nigeria où le carburant manque. Mais elle avait déjà été contrainte d’annuler 37 vols la semaine dernière dans l’aéroport de la capitale, où on lui reprochait de ne pas avoir payé ses factures. Inaugurée en juillet 2014 par la compagnie nigériane, la liaison vers Dubaï était proposée cinq fois par semaine en Airbus A330-200 pouvant accueillir 30 passagers en classe Affaires et 187 en Economie : les départs de Lagos-Mutala Muhammad étaient programmés tous les jours sauf mardi et jeudi à 19h05 pour arriver à Abuja-Nnamdi Azikiwe à 20h20, en repartir à 21h50 et se poser le lendemain à 7h20. Les vols retour quittent les Emirats Arabes Unis tous les jours sauf mercredi et vendredi à 10h30, atterrissent à 14h30 à Abuja, en repartent à 16h00 et se posent à Lagos à 17h15. Arik Air expliquait mercredi dernier que cette décision est due à la situation économique, à des contrôles toujours plus stricts pour les voyageurs vers les EAU ; elle ne mentionnait pas la concurrence à Lagos d’Emirates Airlines depuis Dubaï, Etihad Airways depuis Abou Dhabi ou Qatar Airways depuis Doha. Son réseau intercontinental ne comprend plus désormais que Londres-Heathrow et New York-JFK. Les annulations de vol d’Arik Air la semaine dernière à Abuja ainsi que des retards ont fait l’objet d’un communiqué, les mettant sur le dos d’une « absence de disponibilité générale de fuel d’aviation Jet A1 à Lagos et dans d’autres plateformes du Nigeria ». La disponibilité de ce carburant est « hors de son contrôle », ajoute la compagnie qui précise : « nous avons besoin de 80 000 litres par jour pour que nos opérations se déroulent bien ; l’impossibilité de nous les procurer nous a contraint à aller ravitailler nos avions à Cotonou, Accra ou Kano, entrainant des retards et parfois des annulations. Nous espérons que la situation s’améliorera rapidement ». L’Association du Transport Aérien du Nigeria (ATTSAN) et l’Union Nationale des Employeurs du Transport Aérien (NUATE) affirment avoir cloué au sol 37 vols, accusant Arik Air de ne pas régler des dettes de 6 millions de dollars à l’Autorité Fédérale des Aéroports du Nigeria en 2014. Faux rétorque Arik Air, qui aurait déposé 20 millions de dollars l’année dernière au titre des taxes passagers, des charges de stationnement dans les aéroports ou des surcharges carburant l’année dernière ; un système de paiement à l’avance adopté depuis 2012, suite à des problèmes de la même nature…