Le consortium chinois Symbiose, qui a racheté à l’Etat 49,9% du capital d’Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB), a nommé Anne-Marie Idrac présidente du Conseil de Surveillance. Jean-Michel Vernhes conserve son poste de président du directoire. Quelques semaines après l’officialisation de la privatisation partielle du gestionnaire de l’aéroport toulousain, l’assemblée générale qui s’est tenue le 5 mai 2015 a vu les nouveaux actionnaires d’ATB intégrer le Conseil de Surveillance, qui sera présidé par l’ancienne Secrétaire d’Etat aux transports et ex-dirigeante de la SNCF. Ce Conseil est désormais constitué de deux représentants de l’Etat, de six représentants de Casil Europe (la société de droit français créée par le consortium Symbiose), de quatre représentants de la CCI de Toulouse, et d’un représentant pour chacune des collectivités locales : la Région Midi-Pyrénées, le Conseil Départemental de la Haute-Garonne et Toulouse Métropole. Sur les 15 membres que compte le Conseil de Surveillance, Casil Europe sera représenté par Mike Poon, Eric Cheng, Ning Ma, He Lie Yuan, Yves de Ricaud et Anne-Marie Idrac, désormais présidente à la place d’Emmanuel Duret, qui devient président d’honneur et conserve son siège de représentant de l’Etat, de même que Philippe Marseille. La représentation des autres actionnaires (CCI de Toulouse et collectivités locales) reste inchangée. Un nouveau directoire, sous l’autorité confirmée de Jean-Michel Vernhes et élargi à cinq membres avec l’arrivée de Sophie Hennion et Marcus Balmforth, de Casil Europe, sera chargé de proposer la politique de développement pour les années à venir, dans le cadre d’une évolution du plan stratégique 2014-2018, « Grand Ciel + ». Le communiqué d’ATB précise que les actionnaires locaux « seront fortement impliqués dans une nouvelle structure créée ce mardi, le comité Stratégie des Investissements. Celui-ci aura à donner son avis sur les orientations stratégiques et les projets structurants de l’aéroport ». Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, assurera la présidence de ce comité. Malgré des oppositions locales, l’Etat avait officialisé le mois dernier la vente pour 308 millions d’euros 49,9% du capital du gestionnaire de l’aéroport Blagnac, une option de vente pour les 10 % restants qu’il détient ayant été confirmée (l'Etat demeure propriétaire des terrains et des installations aéroportuaires). L’offre proposée par le consortium composé du groupe d'Etat chinois Shandong Hi-Speed Group et du fonds d'investissement hongkongais Friedmann Pacific Asset Management, alliés au canadien SNC-Lavalin, était de 50 millions d’euros supérieure à celle des deux concurrents, menés par ADP et Vinci. Les 40% restants du capital, détenus par les collectivités locales (25 % pour la CCI de Toulouse, 5 % pour le Conseil Régional Midi-Pyrénées, 5 % pour le Conseil Départemental de la Haute-Garonne et encore 5 % pour la Communauté urbaine Toulouse Métropole) ne sont pas concernées par cette ouverture du capital. L’objectif des nouveaux actionnaires est de faire grimper le trafic passagers sur la plateforme toulousaine de 7,5 millions aujourd’hui à 18 millions de passagers à l’horizon 2046. « C’est une nouvelle page de l’histoire de notre aéroport qui s’ouvre. Symbiose va donner un nouvel élan au développement de notre plateforme », expliquait alors le président du directoire Jean-Michel Vernhes. Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a demandé « un pacte d’actionnaires » entre Symbiose et les collectivités locales « pour formaliser et donner une portée juridique » aux engagements pris dans le cahier des charges, en particulier « la nécessité d'une majorité qualifiée des deux tiers pour l'adoption des décisions les plus stratégiques, ce qui confère de fait un droit de veto aux actionnaires locaux ». Pas de quoi calmer l’opposition d’associations de riverains qui craignent une montée fulgurante des nuisances sonores avec la multiplication par deux du trafic.