Quatre bagagistes de l’aéroport parisien d’Orly ont été condamnés jeudi 7 mai 2015 par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) à des peines de prison ferme allant de 6 à 9 mois, pour avoir dérober des objets de valeur dans les bagages des passagers directement dans la soute de l’avion. C’était le seul endroit vraiment sécurisé en raison de l’absence de caméras de surveillance pour que ces bagagistes peu scrupuleux effectuent leurs larcins sans crainte d’être importunés : la soute de l’avion. Certains anciens salariés de la société sous-traitante pour les chargements de bagages, Alyzia, fouillaient les bagages depuis 2007, même si les faits jugés remontent de 2009 à mars 2011. Ils ont été condamnés à entre 6 et 9 mois de prison ferme plus l’interdiction de travailler dans un aéroport avant trois ans, plus 3 000 euros d’amende chacun. Onze autres de leurs compères, la plupart bagagistes ont été condamnés à jusqu’à un an de sursis. Pour Marius, le plus lourdement condamné, la fouille systématique était devenue partie intégrante de sa journée de travail avec 400 bagages fouillés par mois, pour un un montant total avoisinant les 50 000 euros. Les enquêteurs ont retrouvé couteaux et tournevis dans les casiers de ces salariés, qui s’arrangeaient pour travailler toujours ensemble. Une fois leurs méfaits terminés, ils repartaient tranquillement à pied pou à bords de petits charriots électriques. Il y aurait eu une centaine de plaintes de passagers dont les bagages ont été traités par Alyzia entre 2009 et 2010, mais on estime le total des victimes bien supérieur, car des passagers ont pu enregistrer leurs plaintes dans leur pays de destination. La gendarmerie des transports aériens (GTA) avait été saisie en mai 2010 dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "vols aggravés" et « recel". C’est finalement la plainte d’une jeune femme pour un vol de portable sur la ligne Paris-Alicante qui va mener les enquêteurs sur la bonne piste. En effet, le smartphone sonnera à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), où réside l'un des salariés d'Alyzia, qui travaillait justement sur cet avion ce jour-là. L’étendue du préjudice est plus que difficile à déterminer mais selon Corsair et Norwegian Air Shuttle, parties civiles aux côtés de Vueling, ils ont dû indemniser des passagers victimes de ces larcins pour 100 000 euros en 2010.