Le projet de compagnie aérienne Air Cemac, imaginé par les états de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, a été officiellement abandonné la semaine dernière. Pas d’ambigüité dans le communiqué final de la 12ème session ordinaire des chefs d’Etat de la CEMAC, qui a pris fin le 6 mai 2015 à Libreville au Gabon : « au regard des difficultés de démarrage de la Compagnie communautaire Air Cemac, les Chefs d’Etat, de gouvernement et de délégation ont décidé de renoncer à ce projet ». Créée en 2001 suite à la disparition d’Air Afrique par le Cameroun, la République du Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la République Centrafricaine et le Tchad, Air Cemac avait pour vocation officielle de relier les capitales des six pays, puis une vingtaine de capitales africaines ainsi que six métropoles européennes, dont Paris et Bruxelles, depuis sa base à l’aéroport de Brazzaville-Maya Maya. Mais le projet s’était heurté depuis à de nombreux obstacles, et les défections successives des investisseurs potentiels Royal Air Maroc, Brussels Airlines et South African Airways (qui voulait un hub à Douala). Air France-KLM, qui devait prendre 34% du capital, n’avait pu obtenir pour Air Cemac les monopoles qu’elle désirait sur certaines routes - un démarrage des activités avait pourtant été entrevu en 2013, sans suite ; elle aussi a jeté l’éponge.