La compagnie aérienne Air Berlin va continuer sa restructuration en raison de la faiblesse d’un secteur où elle doit faire face à une concurrence rude, afin de retrouver le chemin de la rentabilité. Sa perte avant impôts a baissé de 23 millions d’euros au premier trimestre (+14%), et son revenu a progressé de +4,2% par rapport au premier trimestre 2014. Une semaine après avoir confirmé pour l’année 2014 des pertes record -377 millions d’euros, en hausse de 19% par rapport à l’année précédente, la compagnie privée allemande dont Etihad Airways est actionnaire a dévoilé des résultats moins mauvais pour le premier trimestre 2015. La perte avant taxe ne se monte plus qu’à -159,9 millions d’euros (-182,2 millions au T1 2014), sur un chiffre d’affaires en hausse de +4,2% à 793,7 millions d’euros. Ce qui selon Air Berlin prouve que, malgré un marché concurrentiel, « le réalignement stratégique et opérationnel commence à produire des effets positifs », avec à la clé un rendement moyen gagnant +4,2%. La perte nette est en légère augmentation à 210,1 millions d’euros (209,8 millions au T1 2014), pour des raisons essentiellement financières. Côté coûts, la compagnie de l’alliance Oneworld affiche une légère augmentation des dépenses pour le personnel (lié au changement de contrat chez la filiale Niki), la technique et la maintenance, ainsi que pour les taxes d’aéroport. Le coefficient d’occupation moyen a gagné 1,5 point à 83,2%, sur des capacités en hausse de +1,5% ; le revenu par siège kilomètre offert gagne +2,6%. Pour le CEO d’Air Berlin Stefan Pilcher souligne n’être « qu’au début d’une longue route vers la guérison », tout en insistant sur l’efficacité des partenariats et en particulier celui avec Etihad Airways : 174 400 passagers de plus que l’année dernière au premier trimestre (+18%), grâce à l’extension du partage de codes via l’aéroport d’Abou Dhabi par exemple vers Hong Kong, Nairobi ou le Sri Lanka. Le programme de restructuration commence à donner des résultats, qui devraient augmenter après l’introduction d’une nouvelle grille tarifaire pour le court et moyen-courrier au début du mois, puis en milieu d’année celle du service 24/7 : réponse sous 24 heures aux questions des clients, solution sous sept jours. Mais le dirigeant d’Air Berlin prévient : tout cela ne sera pas suffisant, les prévisions pour le deuxième trimestre n’étant pas à la hauteur des attentes. Le « réalignement systématique » se poursuivra donc, afin d’atteindre des chiffres positifs en ce qui concerne le revenu passager kilomètre (RPK) et le rendement. « Je suis convaincu que nous sommes sur la bonne voie », a-t-il conclu. Le plan de restructuration Turbine n’a dégagé à ce jour que 400 millions d’euros d’économie. Sa deuxième doit s’attaquer à l’ajustement des capacités et à la segmentation des marchés – deux chantiers qui devraient être terminés au printemps 2016 et « améliorer significativement sa rentabilité ». La dernière phase, à partir d’avril 2016, devrait voir Air Berlin voir renforcer ses hubs et retrouver le chemin des bénéfices.