La compagnie aérienne Turkish Airlines a pris possession de son 125e avion acheté chez Boeing, un 737-900ER. Elle a présenté des résultats financiers en progression au premier trimestre, et est revenue sur le nouvel aéroport d’Istanbul qui ouvrira ses portes à l’automne 2017. Le 737-900ER livré le 11 mai 2015 à la compagnie nationale turque est le 125e acheté chez Boeing depuis 1968, et c’est l’un des douze avions qui rejoindront sa flotte cette année (avec quatre autres monocouloirs et sept Triple Sept). Immatriculé TC-JYO et configuré comme les 14 autres pour accueillir 16 passagers en classe Affaires et 135 en Economie, l’avion est l’avant dernier de cette série commandé par Turkish Airlines, aux côtés de neuf 737-800 (modèle dont elle opère 87 exemplaires, en plus de sept 737-700). Les relations entre les deux sociétés remontent à 1968, avec l’acquisition d’un premier McDonnell-Douglas DC9 ; les deux premiers avions de la série 7, des 727-200, sont livrés en 1974. Aujourd’hui, outre les monocouloirs de Boeing, elle opère 18 777-300ER (12 supplémentaires en commandes), aux côtés de plus de 130 Airbus de toutes tailles. L’avionneur américain « a joué un rôle essentiel dans le développement de Turkish Airlines et ces livraisons continueront à nous aider à être compétitifs, nous étendre et atteindre de nouvelles destinations sans étape depuis le hub d’Istanbul », souligne son directeur Investissements et Technologie Ahmet Bolat. La compagnie de Star Alliance a d’autre part annoncé que son bénéfice net avait atteint 153 millions de dollars au premier trimestre 2015, « la période traditionnellement la plus basse dans l’industrie », et que sa perte opérationnelle s’était réduite de 77% à 18 millions de dollars. Le revenu total (2,219 milliards de dollars) est en baisse de 4% par rapport à 2014 en raison de la dépréciation de l’euro. Poursuivant sa « croissance durable », Turkish Airlines a transporté pendant les trois premiers mois de l’année 12,8 millions de passagers (+6,5%), sur des capacités en hausse de +9,4%. Elle opère désormais vers 45 destinations intérieures et 226 internationales dans 109 pays, avec une flotte « parmi les plus jeunes du monde » de 274 avions dont dix dédiés au transport de fret. Air-journal-aéroport Ataturk istanbulLe CEO de Turkish Airlines Kemel Kotil est revenu sur les perspectives à dix ans de la compagnie, qui espère doubler son trafic passager (54 millions en 2014) notamment grâce à l’ouverture a priori en octobre 2017 du futur aéroport d’Istanbul. Projet « le plus intelligent lancé aujourd’hui en Turquie » selon ses propres mots, cet aéroport à six pistes remplacera un Atatürk totalement saturé et pourra initialement accueillir 70 millions de passagers par an, permettant à la ville de devenir « la mieux reliée au reste du monde sur la planète ». A terme, sa capacité sera portée à 150 millions de voyageurs par an, ce qui lui permettra de rivaliser en particulier avec Dubaï et la rivale Emirates Airlines ; Turkish Airlines vise les 120 millions de passagers par an en 2023, avec un chiffre d’affaires doublé à 24 milliards de dollars et une flotte portée à 450 avions. Il a en revanche douché les derniers espoirs de ceux qui croyaient à une commande d’Airbus A380 lors du Salon du Bourget le mois prochain : même si le superjumbo est un « bel avion », « aucune décision n’a été prise » et les biréacteurs actuels sont adaptés au réseau. La « première phase de notre développement a consisté à aller partout », a expliqué Kemel Kotil, et la prochaine sera « d’augmenter les fréquences sur les destinations existantes ».