Le dirigeant de la compagnie aérienne Aigle Azur Cédric Pastour devrait quitter son poste fin juin, un départ déjà salué par le syndicat de pilotes SNPL opposé à sa politique sociale. Annoncé par TourMag pour le 30 juin 2015 mais pas confirmé par la compagnie française, le départ du PDG 15 mois après sa nomination serait dû à l’échec des négociations avec les syndicats pour mettre en place un nouvel accord collectif. De nouveaux contrats indispensables selon Cédric Pastour pour améliorer de 10% la productivité d’Aigle Azur, en augmentant par exemple le temps de vol des avions, mais aussi trouver de nouveaux marchés. Car malgré l’arrivée dans son capital du groupe chinois HNA, propriétaire entre autres de Hainan Airlines, le projet de liaison entre l’aéroport de Paris-Orly et Pékin en juin dernier avait été abandonné, faute d’obtenir un droit de survol de la Russie ; et la ligne vers Moscou-Vnukovo, inaugurée en 2012, a été suspendue l’automne dernier suite à la baisse de sa rentabilité en raison de la crise ukrainienne et de la dévaluation du rouble (le Nice – Moscou prévu en mai 2014 n’a jamais vu le jour). En Algérie, Aigle Azur tente toujours de récupérer plus de 30 millions d’euros bloqués dans le pays, sans oublier l’arnaque découverte sur la vente de billets d’avion. air-journal_Aigle Azur_Pastour Lors de la publication de ses résultats financiers annuels en octobre dernier, Aigle Azur affichait un chiffre d’affaires en recul de -2,9% à 327 millions d’euros pour l’exercice 2013-2014, mais une baisse des pertes de plus de deux millions d’euros à -7,6 millions d’euros. Au cours de la même période, elle avait a transporté 1,967 millions de passagers, soit une augmentation de 3,5% par rapport à l’année dernière. Sur le plan opérationnel, elle enregistrait également une progression de son coefficient d’occupation moyen à 69,1%, comparé à 65,4% l’année précédente. Cédric Pastour était directeur général de la compagnie depuis mai 2013, avant d’être nommé PDG en février 2014. Du côté des syndicats, le Bureau Aigle Azur du SNPL France ALPA a rappelé hier s’être « opposé à près de 80% à la proposition d’accord de Cédric Pastour, démontrant par là-même l’absence de confiance envers ce nouveau management qui en a légitimement tiré les conséquences ». Les pilotes « confirment leur volonté de s’associer et de participer à tout projet industriel et commercial permettant le développement de la compagnie », écrit le syndicat qui avait salué comme « l’ensemble des salariés » l’arrivée en 2012 du nouvel actionnaire le groupe HNA, « porteur d’avenir et de développement souhaités et salués par le personnel navigant technique ». Les pilotes d’Aigle Azur se disent prêts à répondre à toutes propositions de négociation d’un « accord collectif corrélé à un véritable projet industriel et commercial capable de pérenniser leurs emplois et de réaliser des embauches ». Le SNPL France ALPA appelle de ses vœux la nomination en remplacement de Cédric Pastour d’un « dirigeant capable de faire de ses salariés et de leurs représentants de véritables partenaires sociaux et non des ennemis, ceci afin de permettre l’émergence d’un dialogue social constructif et apaisé, seul capable d’accompagner le redéploiement d’Aigle Azur ». Chez les PNC, pas encore de réaction du syndicat SNPNC qui avait publié en avril un sondage montrant que 69% des hôtesses de l’air et stewards étaient prêts à faire grève pour s’opposer aux nouvelles conditions de travail imposées depuis le 10 avril. Aigle Azur propose un programme d’été principalement axé sur l’Algérie, avec des fréquences supplémentaires au départ de Bâle-Mulhouse, Lille, Lyon, Marseille et Paris.