British Airways  expérimente de nouvelles procédures d'atterrissage en A380 à l'aéroport londonien d’Heathrow. La compagnie aérienne britannique cherche à minimiser les nuisances sonores pour les résidents se situant sur la trajectoire de descente.

L'aéroport d'Heathrow est relativement proche de Londres puisqu'il se trouve à quelque 23 km à l'ouest du centre, et en raison du vent d'ouest dominant, la plupart des atterrissages sont effectués au-dessus de  banlieues densément peuplées où exerce activement un lobby anti-bruit. « Heathrow est probablement l'aéroport le plus sensible au niveau bruit en Europe », s’est expliqué Jonathon Counsell, patron de du département environnement chez British Airways lors d'une conférence d'Airbus à Toulouse sur l'aviation durable. Parmi les problèmes plus particulièrement préoccupants pour la compagnie britannique et les résidents londoniens, les quelques vols long-courriers qui arrivent peu avant 6 heures du matin, peu de temps après que le principal aéroport de Londres a ouvert ses pistes.Air-Journal_aeroport Londres Heathrow sunset Prenant la parole lors d'une séance d'information environnementale d'Airbus à Toulouse, le dirigeant a donc expliqué que la compagnie britannique a effectué quatre vols d'essai avec l'Airbus A380 ce mois-ci, dans le cadre du programme « Quieter flights » (vols plus silencieux). La trajectoire de descente a ainsi été relevée à 3,2° au lieu des  3 ° habituels par rapport au sol. A 10 miles nautiques de l’aéroport londonien, l’A380 se situe donc 300 à 500 pieds plus haut qu’avant, ce qui, combiné avec d’autres procédures comme la sortie retardée des trains d’atterrissage, pourrait faire diminuer à terme le niveau sonore jusqu’à 5 décibels pour les riverains, une différence significativement perceptible dans les niveaux de bruit. Les premiers essais réalisés ce mois de mai auraient jusqu'ici permis une baisse d'un décibel.

ATW indique aussi que constructeurs aéronautiques ou fabricants spécialisés en train d’atterrissage, étudieraient une certaine forme de protection aérodynamique des trains d’atterrissage lorsqu’ils sont sortis. C’est en effet à partir de ce moment que les flux d’air générés par leur sortie, amplifient le niveau sonore au sol.air-journal_british airways A380 British Airways mènera en début d’année prochaine d’autres tests « Quieter flights », avec une trajectoire de descente encore plus relevée (4 degrés par rapport au sol avant de revenir à 3,2 ° à partir de 1 500 pieds). « Plus grand et lourd est l’avion et plus c’est difficile, a confié M. Counsel, car avec une trajectoire de descente supérieure, l’avion essaie d’accélérer. L’essentiel est que l’on puisse programmer l’appareil pour le faire. »

BA ambitionne de réduire le bruit de ses vols de 15% en 2018, par rapport 2013.

Rappelons qu’Airbus a annoncé mercredi à Toulouse le lancement de son nouveau « programme d'engagement pour une aviation durable », qui l’a vu nouer un partenariat avec Cathay Pacific, British Airways et KLM « en vue de les aider à réduire leur empreinte environnementale grâce à une offre personnalisée de services et d'expertise ».