L'assemblée générale des actionnaires réunie jeudi 21 mai a décidé de reconduire sans surprise, et dans un fauteuil,  Alexandre de Juniac à la tête du groupe franco-néerlandais pour quatre ans supplémentaires. Le droit de vote double a aussi été adopté malgré une majorité d’actionnaires qui se sont prononcés contre.

56,6 % des actionnaires d’Air France-KLM ayant voté, se sont opposés au droit de vote double, ce qui était insuffisant au vu des deux tiers réclamés pour valider leur opposition à cette résolution. Cette disposition de vote double, inscrite dans la « loi Florange » du 29 mars 2014, stipule que les détenteurs d’actions d’une compagnie depuis plus de deux ans, se voient octroyer un double poids. Ce qui diminue automatiquement le poids des investisseurs spéculatifs de court terme dans le choix de décisions stratégiques.

L’autre vote concernant le mandat d’Alexandre de Juniac réservait moins de suspens. 94,21 % des  votants actionnaires ont renouvelé leur confiance pour quatre ans supplémentaires. « En renouvelant mon mandat de PDG, les actionnaires d'Air France-KLM expriment avant tout leur soutien au projet que nous avons élaboré depuis plusieurs mois, incarné par le plan stratégique Perform 2020 », a confié en retour Alexandre de Juniac. Il a aussi rappelé que le « contexte tourmenté en raison d'une concurrence extrêmement forte » obligeait le groupe « à saisir les opportunités qui se présentent avec une croissance du transport aérien de 5,9% en 2014 ».

Lucide sur la concurrence des pays du Golfe et des low cost comme Ryanair ou easyJet, la croissance du trafic pour Air France-KLM devra se faire via sa filiale low cost Transavia qui est « le bon outil pour adresser ce marché du loisir sur lequel la croissance s'est déplacé en Europe », ainsi que dans la poursuite de la montée en gamme de la flotte - plus de 500 millions d’euros ont été investis dans les 44 Boeing 777 de la flotte, et 30 millions doivent être dépensés dans une cinquantaine d’Airbus A319 et A320— ou des visées vers l’Asie et l’Amérique latine. L’activité de maintenance qui dégage des bénéfices récurrents pour le groupe qui est numéro 2 mondial du secteur, maintiendra une croissance soutenue, a aussi assuré Alexandre de Juniac.

Quant au niveau de sa dette, elle était de 4,68 milliards d'euros, contre 6,5 milliards en 2011, un niveau proche de son objectif de 4,5 milliards d'euros.