Le trafic passagers a progressé en France de +0,3% le mois dernier, malgré le mouvement social de deux jours ayant affecté les services de contrôle aérien. Selon l’indice mensuel Tendanciel publié le 29 mai 2015 par la Direction Générale de l’Aviation Civile, le nombre de voyageurs aériens a été en avril supérieur de 0,3% à celui observé pour la même période en 2014. La grève des 8 et 9 avril a généré un repli du trafic de 25% (proportion dépassant 60% pour les vols domestiques métropolitains), compensé par une progression sur le reste du mois de l’ordre de 1,8%. Sur les quatre premiers mois, la croissance du nombre de passagers s’élève à 2,1%. En avril, le trafic national s’est sensiblement dégradé (-2,9%) principalement du fait de la grève, dont l’effet s’est répercuté en priorité sur les vols court et moyen courrier. Sur l’ensemble de la période, seules les liaisons entre la Métropole et l’Outre-mer ont progressé (+3,3%). En tendance annuelle, le trafic intérieur repasse donc légèrement en valeur négative à l’issue de ce mois (-0,5%). Toujours favorablement orienté mais dans des proportions plus modestes que les mois précédents (+1,2%), le trafic international continue d’évoluer de manière très différenciée selon les zones géographiques. L’Union européenne (+3,1%) et l’Asie-Pacifique (+3,2%) demeurent les moteurs de la croissance avec notamment les fortes performances réalisées sur l’Espagne (+9,8%), la Chine (+13,1%) et l’Inde (+27,1%) et malgré un résultat négatif avec le Royaume-Uni (-1,8%), premier partenaire aérien de la France. A l’opposé, le marché africain (malgré de bons résultats une nouvelle fois avec l’Algérie +9,4%) reste défavorablement orienté (-2,3%) ; la dynamique très négative observée avec la Russie depuis le début de l’année (-21,9% en avril, -21,6% en cumul annuel), et avec la Turquie ce mois-ci (-8,1%), impriment la tendance du trafic avec l’Europe hors Union (-6,2%). En termes de pavillon, la stabilité du trafic ne profite pas à l’ensemble des acteurs : les transporteurs hexagonaux connaissent un net repli (-3,1%) égal en proportion à la progression de leurs concurrents étrangers (+3,1%). Le différentiel de croissance en défaveur des transporteurs nationaux s’est donc sensiblement creusé ce mois-ci et atteint 6,2 points en mesure pax. En cumul annuel, le pavillon français maintient ses positions sur le trafic intérieur (part de marché en érosion très légère mais continue depuis le début de l’exercice en pax comme en PKT) et cède plus sensiblement du terrain à l’international : -0,7 points en pax, -1,2 en PKT. La fréquentation des aéroports français a évolué de façon très variable selon les plateformes, contraste accentué par le traditionnel double effet calendaire des vacances de printemps (chevauchement des congés scolaires sur avril et mai et alternance de l’ordre des zones A, B et C). A Paris, Orly (-1.2%) et surtout CDG (-1.8%) voient leur activité se contracter. En région, Bâle-Mulhouse (+10,8%) et Beauvais (+7,8%) demeurent très dynamiques ; ils sont rejoints ce mois-ci par Nantes (+12,6%) et Lyon (+8,3%). Inversement, Nice (-2.5%) et Marseille (-2,0%) connaissent ce mois-ci un repli d’activité assez marqué. Les indicateurs relatifs au retard du transport commercial ont également été significativement impactés par le mouvement social des 8 et 9 avril : sur le mois, la proportion des vols retardés de plus de 15 minutes au départ est de 22,6% et la durée du retard moyen de 13,6 minutes, ces chiffres grimpent respectivement à 65,8% et 58 minutes lors des deux journées du conflit. L’épisode des 8 et 9 avril a également infléchi l’évolution du nombre de mouvements contrôlés en France métropolitaine en recul de 1,3% ce mois-ci, principalement du fait d’une forte contraction du nombre de vols domestiques métropolitains (-6,4%).