La « nouvelle » compagnie aérienne Malaysia Airlines, en pleine restructuration, ne réduira pas son réseau à des routes régionales, et conservera ses lignes intérieures à leur niveau actuel. Les premières des 20 000 lettres de licenciement envoyées sont attendues ce matin par les employés. Le nouveau CEO de la compagnie nationale malaisienne Christoph Mueller a dévoilé ce 1er juin 2015 un plan de restructuration nettement moins révolutionnaire qu’anticipé, précisant qu’elle restera un transporteur « international full service ». Le nouveau groupe MAS (Malaysia Airlines Bhd) sera séparé en trois activités : opérations, fonctions de support (maintenance, opérations au sol, programme de fidélité…) et formation/développement, avec un total de douze filiales. En ce qui concerne le transport des passagers et le fret, la compagnie nationale sera appuyée comme aujourd'hui par MASWings (liaisons « rurales »), la low cost Firefly et MAS Kargo. Le réseau domestique sera conservé à son niveau actuel, et il n’est pas question de faire de MAS une « compagnie régionale » : les liaisons intercontinentales telles que celle reliant l’aéroport de Kuala Lumpur à Paris-CDG, ne semblent donc pas menacées à court terme (rappelons que Malaysia Airlines a déjà abandonné les dessertes de Kunming et Krabi, plus Francfort vendredi dernier et Kochi ce matin). La « nouvelle » compagnie, qui verra officiellement le jour le 1er septembre sous un nouveau nom toujours secret, aurait déjà vendu plus d’un million de billets d’avion. Et Christoph Mueller précise qu’il n’y aura « aucun nouveau partenariat dans les six prochains mois ». Les deux prochaines années seront « dures » pour l'emploi, a répété ce matin le CEO, 2016 et 2017 « devant être « les années de la restructuration » avant un « retour à la croissance en 2017 et 2018 ». Sur les 20 000 lettres de licenciement envoyées, seuls 6000 postes seront effectivement supprimés : les 14 000 employés restant se verront proposer de nouveaux contrats, sans que l’on en connaisse les détails. Christoph Mueller a déjà affirmé que les coûts de Malaysia Airlines sont 20% plus élevés que ceux de la concurrence. La compagnie de l’alliance Oneworld avait dévoilé en novembre 2014 les pires résultats financiers trimestriels depuis 2011, conséquence des deux tragédies qui l’ont frappée (disparition du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin, et vol MH17 parti d'Amsterdam abattu au-dessus de l’Ukraine), mais aussi d’une piètre gestion ayant entrainé des pertes gigantesques, de son incapacité à répondre à la concurrence des low cost (au premier rang desquelles la Malaisienne AirAsia) et des interventions politiques. Le coût de la restructuration est estimé à 1,7 milliard de dollars – sans mentionner les compensations attendues par les familles de victimes des deux crashes.