C’est officiel : des tarifs forfaitaires seront imposés dès le 1er mars 2016 pour tous les taxis effectuant des courses directes vers Paris au départ des aéroports d’Orly et Roissy-CDG. Le montant de ces courses sera connu fin août. Le gouvernement français a annoncé le 4 juin 2015 la mise en place de ces tarifs forfaitaires concerneront les courses directes entre les aéroports et la capitale. Quatre tarifs seront définis, entre chaque aéroport et la rive droite ou la rive gauche de la Seine, et les taximètres seront mis à jour à partir du 1er janvier 2016 « dans le cadre de la revalorisation annuelle des tarifs ». Ces tarifs devraient tourner autour de 30-35 euros à Orly et 50-55 euros à Roissy. L’ouverture des voies réservées aux taxis et aux transports publics sur les autoroutes A1 le 29 avril et A6 le 3 juin « réduisent les temps de parcours en heures de pointe sur les trajets entre les aéroports et Paris », rappelle un communiqué du gouvernement ; la forfaitisation des tarifs et la réduction des temps de parcours permettront de « mieux valoriser l’offre des taxis, pour la clientèle touristique, comme pour la clientèle régulière ». Le gouvernement précise en outre que pour toutes les courses des taxis parisiens, les suppléments seront supprimés sauf dans le cas de l’utilisation d’un véhicule de grande taille (au moins cinq places en plus du conducteur). L’approche du taxi, en cas de réservation, sera également forfaitisée pour l’ensemble des courses au départ de Paris. Le montant sera différencié selon que la réservation est immédiate ou différée. En contrepartie, le gouvernement « prend acte » de la décision du Conseil Constitutionnel qui valide les mesures relatives au monopole de la maraude des taxis, y compris dans le domaine des nouvelles technologies. « L’interdiction de la maraude électronique, cohérente avec le projet de mise en œuvre de l’Open Data des taxis », est donc confirmée pour les VTC, les véhicules motorisés à deux ou trois roues et les taxis en dehors de leur zone de prise en charge. Le Conseil Constitutionnel a jugé que les motifs d’ordre public poursuivis en matière d’occupation de la voie publique justifient un encadrement des conditions de circulation des VTC, et notamment la disposition relative au « retour à la base », sous réserve que cet encadrement s’applique également aux taxis en dehors de leur zone de stationnement. Mais l’état a aussi « pris acte » de l’inconstitutionnalité de la disposition interdisant la tarification kilométrique de ces mêmes VTC : ces derniers peuvent recourir « aussi bien à la tarification horokilométrique qu’à la tarification au forfait » - chose qui sera interdite aux taxis depuis les aéroports… Interrogé dans Le Figaro, le président de la Fédération Nationale du Taxi Didier Hovrel s’oppose au principe du forfait aéroport, craignant de « perdre la spécificité des taxis qui propose des tarifs personnalisés en fonction de la distance parcourue par les clients ». Il préfèrerait la solution d’un montant plafond clairement affiché, diminuant entre autres les possibilités d’arnaque en particulier pour les touristes. A partir du moment où un forfait est affiché, « vous trouvez toujours quelqu'un de moins cher que vous », estime-t-il. On ne sait pas s’il est rassuré par l’annonce du gouvernement sur la « lutte contre les chauffeurs qui ont une activité de transport de personnes sans base légale », les services de contrôle devant « poursuivre et amplifier les procédures ». Un bilan présenté lors d’une réunion avec les organisations professionnelles de taxis vendredi dernier fait état de « 380 procédures engagées » contre les chauffeurs sur les grandes métropoles ; les services de police de Paris « ont augmenté de plus de 25 % les procédures contre le travail illégal, et durant le dernier festival de Cannes des actions renforcées de contrôle ont eu lieu sur le terrain »…