Alors que jeudi 4 juin, la justice portugaise avait suspendu le processus de privatisation de la compagnie aérienne TAP Portugal pour vice de forme, le gouvernement décide de passer outre le référé de la Cour administrative suprême.

Le gouvernement a pris « une résolution fondée faisant valoir la nécessité de sauvegarder l'intérêt public », indiquant que la calendrier prévu du processus de privatisation serait maintenu. Les deux candidats encore en lice sont invités à améliorer leur offre. « La privatisation de la TAP est essentielle pour sauver l'entreprise et maintenir sa dimension actuelle, a assuré le Premier ministre Pedro Passos Coelho. C'est maintenant aux candidats de présenter leurs meilleures offres ».

La justice portugaise avait été saisie en référé par le mouvement citoyen "Peço a palavra" (Je demande la parole). Il reprochait au gouvernement un vice de forme pour « ne pas avoir prévu d'appel d'offres pour engager deux entités indépendantes en vue de l'évaluation économique et financière de la TAP ».

Après une première tentative de privatisation ratée en décembre 2012, le gouvernement portugais a finalement retenu deux candidats fin mai pour acquérir 61 % de son capital, les 5 % restants qu’il met en vente étant réservés aux salariés. Tout d’abord Gateway, une coentreprise entre l’homme d'affaires américano-brésilien David Neeleman – fondateur de JetBlue Airways aux USA et Azul au Brésil – et la compagnie de bus portugaise Barraqueiro Group, qui propose une augmentation de capital de 350 millions d’euros et la commande de 43 avions ; et ensuite SAGEF, un consortium mené par German Efromovich, fondateur du conglomérat sud-américain Synergy Group qui détient entre autres Avianca-TACA ; son offre promet 250 millions d’euros et 38 avions neufs, plus 12 autres issus de la flotte d’Avianca.