Toujours à la recherche de solutions pour retrouver sa rentabilité, la « nouvelle » compagnie aérienne Malaysia Airlines pense à une offre tarifaire modulaire, qui permettrait par exemple à un passager de classe Affaires de voyager en Economie à l’aller ou de choisir de ne pas utiliser les salons d’aéroport. Utiliser en classe Affaires les recettes jusque-là réservées aux low cost est l’une des idées présentées le 7 juin 2015 par Christoph Mueller, nouveau CEO de la compagnie nationale malaisienne, en marge du congrès de l’IATA. Interrogé par Aviation Week, il explique vouloir transformer Malaysia Airlines en « compagnie à bas prix » dont les services haut de gamme seraient optionnels. « Nous voulons être modulaire afin que les clients puissent élaborer leur propre produit », précise-t-il en citant l’exemple du passager en partance vers l’Australie : celui-ci pourrait alors prendre un siège en classe Economie à l’aller (vol de jour) mais un siège en classe Affaires au retour (vol de nuit), tout en se réservant la possibilité de ne pas utiliser le salon d’aéroport ou de ne pas engranger de miles. Des possibilités inconnues à ce jour et « impossibles à mettre en place dans le système actuel », reconnait le dirigeant de Malaysia Airlines ; et qui nécessiteraient de « lourds investissements » dans l’informatique, sans parler des GDS qui ne sont pas équipés pour permettre cette modularité. D’où la possibilité de suivre l’exemple de Lufthansa et de privilégier à tout prix les ventes directes… Mais cette approche « révolutionnaire » pourrait s’appliquer aussi à d’autres fonctions dans la compagnie, comme le planning de la maintenance. Sur le fonds de la restructuration, le CEO de la compagnie de l’alliance Oneworld n’a pas dévoilé de nouveauté lors de son entretien avec Aviation Week par rapport aux annonces du début juin. Il a toutefois précisé que les pilotes se sont vu offrir de nouveaux contrats « basés sur une étude de sept compagnies aériennes de la région afin de trouver la moyenne du marché », ce qui devrait entrainer pour certains « de petites baisses de salaire », et pour d’autres « de petites hausses ». Mais à l’instar de tous les employés, ils perdront leur ancienneté : rappelons que Malaysia Airlines a licencié quelques 20 000 personnes, dont environ 14 000 ont immédiatement reçu une proposition d’embauche. M. Mueller a de nouveau répété que la future Malaysia Airlines, qui renaitra de ses cendres le 1er septembre, continuera à avoir un réseau long-courrier « substantiel », malgré les rumeurs d’une concentration sur les routes régionales.